Auteur : Alliance Sahel
Type de publication : Rapport de résultats
Date de publication : 2020
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Introduction
Au cours de ses trois années d’existence, l’Alliance Sahel s’est considérablement développée, devenant une plate-forme de coordination opérationnelle et unique. Lancée par les trois membres fondateurs que sont l’Union Européenne, la France et l’Allemagne, elle n’a cessé de se développer, rassemblant aujourd’hui treize partenaires au développement et représentant un portefeuille de 17,1 milliards d’euros au 31 décembre 2018. L’Alliance s’est développée pour devenir l’initiative centrale de coordination et de dialogue politique en matière de développement pour les pays du G5 Sahel, créant ainsi un espace important d’échange sur les meilleures pratiques, l’action commune et l’innovation. Par ailleurs, l’Alliance Sahel travaille sur le terrain, apportant des améliorations tangibles pour la population de la région du Sahel.
Les politiques de développement restent cruciales pour s’attaquer aux causes profondes et aux effets des conflits actuels qui ne peuvent être résolus ou atténués par la seule intervention militaire. Elles sont essentielles pour fournir une assistance rapide aux segments les plus vulnérables de la société et pour répondre à la nécessité d’une meilleure gouvernance et d’une décentralisation. Les politiques de développement contribuent à rétablir la participation et la confiance de la population, à améliorer les infrastructures et l’accès aux services de base tels que la santé, l’eau et l’éducation. Elle crée des emplois et des opportunités pour les jeunes et les populations croissantes du Sahel, tout en soutenant durablement de l’agriculture qui nourrit et fournit des revenus à de larges segments de la société. Ce sont là des questions sur lesquelles Alliance Sahel travaille depuis le début. Les gouvernements, les autorités locales et la société civile des pays du G5 doivent relever en priorité les défis auxquels ils sont confrontés.
La région du G5 Sahel, entre potentiels et défis
La région du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) est porteuse d’un fort potentiel, dotée de ressources humaines, culturelles et naturelles abondantes, offrant des opportunités de croissance rapide. La région est par ailleurs dotée d’un patrimoine culturel et physique remarquable, comprenant notamment le parc national du banc d’Arguin, le massif de l’Ennedi, la bibliothèque historique de Tombouctou… Sur le plan des ressources naturelles, le Sahel abrite certains des plus grands aquifères du continent, ainsi que des eaux de surface importantes comme le lac Tchad et le fleuve Niger. La région est dotée de pétrole, gaz naturel, or, fer … Ces ressources constituent une opportunité importante pour la diversification économique, le développement des chaînes de valeur et des moyens de subsistance des habitants. La région jouit Conscients que les crises trouvent pour une grande part leurs racines dans la pauvreté, les injustices et le manque de services essentiels, plusieurs bailleurs de fonds ont décidé de fédérer leurs actions, avec la volonté d’accompagner les efforts de stabilisation et de développement à long terme des pays du G5 Sahel, et d’atteindre tout particulièrement les zones périphériques et délaissées. L’Alliance Sahel a été lancée en 2017 par la France, l’Allemagne et l’Union Européenne. L’initiative associe à présent également d’un grand potentiel d’énergie renouvelable, notamment solaire et éolienne, encore largement sous-exploité. Malgré ces atouts, le Sahel reste l’une des régions les plus pauvres, confrontée à la fois à des enjeux sécuritaires et à de fortes vulnérabilités économiques, sociales et environnementales. Près de la moitié de la population sahélienne vit avec moins de 1,25 dollars par jour et les pays de la région sont classés parmi ceux ayant l’indice de développement le plus bas. Depuis plusieurs années, les cinq pays sont confrontés en divers endroits de leurs territoires à des crises multiformes et des menaces sécuritaires qui entravent la paix et le développement durable de la région. Pour coordonner leurs actions et proposer une réponse régionale aux différents défis, les chefs d’État de la région ont créé en 2014 le G5 Sahel, un cadre intergouvernemental de coopération.
L’Alliance Sahel
Conscients que les crises trouvent pour une grande part leurs racines dans la pauvreté, les injustices et le manque de services essentiels, plusieurs bailleurs de fonds ont décidé de fédérer leurs actions, avec la volonté d’accompagner les efforts de stabilisation et de développement à long terme des pays du G5 Sahel, et d’atteindre tout particulièrement les zones périphériques et délaissées. L’Alliance Sahel a été lancée en 2017 par la France, l’Allemagne et l’Union Européenne. L’initiative associe à présent 13 partenaires au développement multilatéraux et bilatéraux. Son objectif premier est d’appuyer les pays du G5 Sahel pour apporter une réponse coordonnée, conjointe, adaptée, et efficace aux défis auxquels ils doivent faire face. L’Alliance Sahel n’est pas une nouvelle organisation ni une enceinte de plaidoyer financier, mais un mécanisme de renforcement de la coordination des partenaires pour une aide plus rapide, plus efficace et ayant davantage d’impacts.
Engagements financiers au 31/12/2018
Les membres financent dans la région plus de 800 projets labellisés Alliance Sahel. Ces projets sont en cours de réalisation ou en instruction, pour un montant total de 17,1 milliards d’euros, avec un reste à verser de 11,6 milliards d’euros. Les membres de l’Alliance ont par ailleurs investi en 2018 près de 1.9 milliard d’euros dans les pays du G5 Sahel.
Les engagements des membres de l’Alliance Sahel
- Souscrire aux principes fondateurs et axes prioritaires de l’Alliance énoncés en juillet 2017.
- Inscrire leurs actions en complémentarité et synergie avec les priorités du G5 Sahel, tant dans le dialogue renforcé avec le Secrétariat exécutif du G5 Sahel et les autorités des pays du G5, que dans la mise en œuvre des projets sur le terrain.
- Intégrer au portefeuille des programmes et projets labellisés dans les 6 secteurs prioritaires et les 4 thématiques transversales de l’Alliance Sahel. Les membres sont engagés dans un exercice collectif de redevabilité mutuelle et d’efficacité de l’aide, et participent régulièrement à la remontée des résultats et à la collecte des données.
- Promouvoir les synergies entre partenaires à travers des cofinancements et facilités de financement conjointes.
Des relations et un dialogue renforcés avec le G5 Sahel dans le cadre du nexus sécurité-paix -développement
Consultés régulièrement tout au long de la construction du cadre conceptuel de l’Alliance Sahel dès 2017, les cinq pays et le Secrétariat Permanent du G5 Sahel ont partagé de façon continue leurs priorités et préoccupations communes. Si le G5 Sahel et l’Alliance Sahel partagent des objectifs de développement, leur fonctionnement et leurs prérogatives se complètent plus qu’ils ne se juxtaposent.
Dès 2018, l’Alliance Sahel a encouragé un dialogue spécifique avec chaque pays du G5 dans le domaine du développement. Ce cadre de dialogue renforcé AS – G5 soutient en premier lieu un effort accru de coordination opérationnelle, l’identification de localités et zones d’intervention prioritaires, la recherche de cofinancements, la mise en place de nouveaux instruments financiers, l’adaptation des modes et procédures d’intervention, l’accompagnement de réformes de politiques publiques…
Co-construire une dynamique globale au Sahel
L’Alliance Sahel intervient avec le G5 Sahel en tant que coacteurs du pilier 4 (aide au développement) de la Coalition pour le Sahel. Cette initiative globale a été annoncée lors du sommet de Pau le 13 janvier 2020, par les chefs d’Etats de la France, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, en présence du Secrétaire général des Nations Unies, du président du Conseil européen et du Haut représentant de l’Union européenne, du président de la Commission de l’Union africaine et de la Secrétaire générale de la Francophonie. La Coalition pour le Sahel veut donner une réponse plus collective aux défis de la région sahélienne, en rassemblant les actions conduites par les Etats du G5 Sahel et leurs partenaires internationaux.
Les membres financent dans la région plus de 800 projets labellisés Alliance Sahel. Ces projets sont en cours de réalisation ou en instruction, pour un montant total de 17,1 milliards d’euros, avec un reste à verser de 11,6 milliards d’euros. Les membres de l’Alliance ont par ailleurs investi en 2018 près de 1.9 milliard d’euros dans les pays du G5 Sahel
L’objectif est d’en faire à l’échelle régionale, une action cohérente, qui englobe l’ensemble des leviers et des acteurs impliqués au Sahel, qu’ils portent sur les questions sécuritaires, politiques ou de développement. Cette initiative propose un nouveau cadre à l’action internationale, à travers quatre piliers complémentaires, qui disposent chacun de leur pilotage propre.
Une coordination active des partenaires dans les 5 pays
Les activités et projets locaux dans les pays du G5 sont essentiels dans le travail de coordination de l’Alliance Sahel. Un dispositif dédié a été mis en place dans chacun des pays. Les représentants locaux des membres de l’Alliance Sahel ont nommé des porte-paroles parmi eux qui coordonnent le réseau des membres de l’Alliance Sahel et le représentent à l’extérieur. Les points focaux nationaux G5 (CNC) sont des interlocuteurs clés dans chacun des 5 pays. Depuis 2020, les porte-paroles sont secondés par des experts de liaison de l’Unité de coordination de l’Alliance Sahel, qui les assistent dans le suivi et la mise en œuvre d’activités destinées à accroître la coordination et l’efficacité des projets. Les partenaires au développement élaborent, avec les autorités locales et nationales, des stratégies adaptées d’intervention dans les zones fragiles, qui associent l’ensemble des acteurs concernés. L’Unité de coordination de l’Alliance Sahel apporte son soutien à la dynamique d’opérationnalisation sur le terrain, notamment dans la collecte de données liées aux projets et l’élaboration de cartes.
Au cœur de l’action : les zones d’interventions prioritaires
Plusieurs outils clés
Le Cadre d’actions prioritaires intégré (CAPI), adopté lors du Sommet du G5 Sahel de février 2020, constitue un document de référence pour la programmation des bailleurs dans les zones transfrontalières fragiles. Il plaide en faveur d’actions concrètes, réalistes et flexibles, à résultats rapides et mesurables, dans le cadre de l’opérationnalisation du nexus sécurité stabilisation-développement. Le CAPI entérine en particulier l’identification de Zones d’intervention prioritaires (ZIP), dans lesquelles doivent se concentrer les efforts et les mesures spécifiques à prendre et il se décline en un Plan d’urgence intégrant le Programme de Développement d’Urgence (PDU).
En cohérence avec les principes d’actions prescrits par le CAPI, les membres de l’Alliance Sahel œuvrent également à la mise en place effective de l’Approche territoriale intégrée (ATI). Celle-ci vise à assurer une coordination des actions sécuritaires, humanitaires et de développement pour répondre aux causes profondes de la crise à l’échelle des territoires. Elle a pour double objectif (i) de répondre aux urgences et soutenir la résilience des populations et (ii) d’investir dans la prévention dans les zones à risque. Elle prévoit l’adaptation des modes d’actions selon les contextes et selon une typologie des zones d’intervention. Enfin, cette approche promeut la sécurisation de ces zones, le retour de l’Etat, de la justice et des services essentiels, la restauration de la confiance des populations. La définition des espaces prioritaires doit faire l’objet d’un consensus avec les pays du G5, en associant pleinement et étroitement l’échelon territorial et les acteurs qui interviennent sur le terrain.
Des projets de développement répondant aux priorités du G5 Sahel
Le Programme d’Interventions Prioritaires (PIP)
Dans le cadre de sa mission de développement et pour rendre durables les actions de sécurité dans la région, le G5 Sahel a élaboré en 2014 un Programme d’investissements prioritaires (PIP) composé de 40 projets régionaux, pour un coût de 2,4 milliards d’euros. Les projets du PIP concernent principalement les zones frontalières du Sahel et illustrent la solidarité et la coopération entre ces pays qui ont choisi d’apporter une réponse régionale aux crises. Le PIP concerne principalement des initiatives d’infrastructures de désenclavement (routes, ponts, liaisons aériennes, extension de la couverture téléphonique), d’accès aux ressources (projets agro-hydrauliques, électrification) et de gouvernance (inclusion des femmes, appui à la justice). Il comprend également un programme de stabilisation d’urgence à déployer dans les régions les plus vulnérables. La contribution des membres de l’Alliance Sahel au PIP est de 1,8 milliard d’euros.
Le Programme de Développement d’Urgence (PDU)
En 2018, les chefs d’Etat du G5 Sahel ont sollicité le Secrétariat permanent du G5 Sahel (SPG5 Sahel) pour lancer, en urgence, des projets à impact rapide: le Programme de Développement d’Urgence (PDU). Il cible les régions fragiles transfrontalières des trois fuseaux d’intervention de la Force Conjointe :
- Le fuseau Ouest ( frontière entre la Mauritanie et le Mali)
- Le fuseau Centre ( jonction entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger) • Le fuseau Est (frontière entre le Niger et le Tchad)
L’objectif est d’améliorer les conditions de vie et la résilience des populations vulnérables à travers notamment l’amélioration de l’accès à l’eau tout en facilitant la cohésion sociale et le règlement des conflits liés aux ressources naturelles.
À travers le PDU qu’ils financent à hauteur de 266 millions d’euros, les membres de l’Alliance ont montré leur capacité à s’engager dans la mise en œuvre de projets d’urgence dans des zones frontalières et de grande fragilité. Ils ont ainsi pu répondre à une demande très spécifique adressée par les Chefs d’Etat du G5 Sahel.
Éducation et emploi des jeunes
La natalité reste forte dans les pays du G5 Sahel alors que l’espérance de vie augmente. Les quelques 50 millions de jeunes de moins de 30 ans représentent aujourd’hui presque 65% de la population totale de ces pays. Créer des opportunités économiques pour les populations et avant tout pour les plus jeunes est une priorité de l’Alliance Sahel. Cela passe par un accès accru à l’enseignement et aux opportunités d’emplois d’ici 2022.
64 projets ont été inclus dans l’exercice de collecte et d’agrégation des résultats. Les projets de ce secteur s’articulent autour de deux axes majeurs :
- Favoriser l’éducation de base. Les activités consistent en des travaux d’infrastructures scolaires, des supports sur lesquels reposent les enseignements, de la formation, et des incitations pour favoriser la scolarisation;
- Améliorer l’insertion professionnelle des jeunes. Les activités portent principalement sur le renforcement du contenu et de la qualité des formations.
Quelques résultats clés atteints par les projets sur le terrain :
- 213 334 élèves nigériens ont été scolarisés au primaire ;
- 1 874 salles de classe ont été construites, rénovées ou réhabilitées au Mali ;
- 1 000 étudiants burkinabés ont reçu une aide financière pour financer le coût de leurs études;
- 50 écoles tchadiennes ont reçu 39 153 manuels scolaires et guides pédagogiques.
Agriculture, développement rural et sécurité alimentaire
Avec de faibles rendements et la perte chaque année de plus du tiers des récoltes, la production agricole dans les pays du G5 reste fragile. Une situation aggravée par le changement climatique. La région doit donc impérativement développer une agriculture durable, résistante au changement climatique et susceptible d’attirer les demandeurs d’emploi pour réduire la pauvreté. Elle doit également réussir à gérer les conflits entre agriculteurs et éleveurs, facteur important de crise.
157 projets ont été inclus dans l’exercice de collecte et d’agrégation des résultats. Les projets portent principalement sur des activités visant à augmenter les rendements agricoles ainsi que des activités en renforcement des capacités des organisations paysannes et des filières. Dans le domaine de l’élevage, les activités consistent à apporter un soutien (sanitaire, alimentaire) au bétail ou à développer certaines filières en vue de la commercialisation de la viande. Les projets dans le domaine de la sécurité alimentaire développent des mécanismes de transferts (en espèce ou en nature), ainsi que des mécanismes de gestion et de prévention des crises alimentaires.
Quelques résultats clés atteints par les projets sur le terrain :
- 125 associations d’agriculteurs et d’éleveurs tchadiennes ont été formées afin de promouvoir une utilisation raisonnée et durable des ressources agro- pastorales en créant des emplois pour la jeunesse ;
- 2 224 éleveurs de la région de Gao au Mali ont bénéficié d’aménagements hydro-agricoles ;
- 8 000 producteurs sahéliens ont été mis en relation avec des consommateurs à travers un système alimentaire afin de créer des opportunités pour les producteurs vulnérables ;
- 15 146 têtes de bétail ont été fournies et vaccinées au Niger ;
- 11 600 producteurs nigériens ont reçu des semences améliorées de mil, sorgho, niébé et souchet.
Programme De Réhabilitation Et De Renforcement De La Résilience Des Systèmes Socio-Écologiques Du Bassin Du Lac Tchad (PRESIBALT)
Le bassin du Lac Tchad demeure une zone très fragile et exposée à divers stress, que le changement climatique et les facteurs anthropiques ont accentué. L’ampleur de la situation exige donc une approche d’intervention à l’échelle régionale. Le programme PRESIBALT est une opération régionale qui améliore la résilience des populations vulnérables dépendant des ressources naturelles du bassin du Lac Tchad. Les interventions ciblent le Cameroun, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine et le Tchad. Au Tchad, le programme réalise des travaux d’aménagements importants pour améliorer l’hydraulicité des tributaires du Chari-Logone et de la Komadougou-Yobé afin de revitaliser les plaines d’inondation et préserver les écosystèmes et la biodiversité. Grâce au projet, 60 ha de Petits Périmètres Irrigués Villageois (PPIV). 36 forages ont également été construits. Plaçant la protection et le renforcement de la résilience des systèmes socioécologiques au cœur du programme, des conventions ont été signées avec l’UNESCO et SOS ELEPHANT pour, entre autres, créer des aires protégées dans la partie tchadienne du bassin. Les conventions ont également permis d’effectuer des études sur la variabilité hydro-climatique au sein du bassin du lac Tchad, de former 10 maitres communautaires sur l’éducation environnementale et de mettre en terre un total de 3 000 plants. Un centre de miellerie est également en construction et 250 personnes des communautés bénéficiaires ont été formées en apiculture. Le programme est mis en œuvre à travers une approche modulaire afin de tenir compte compte du contexte sécuritaire et de l’extrême urgence à réaliser des actions de sauvegarde de l’environnement et des activités économiques pour les populations. Cette approche permet d’adapter la mise en œuvre du programme en fonction de différents niveaux de sécurité et selon les spécificités locales.
Gouvernance
L es pays du G5 Sahel sont confrontés à un déficit de gouvernance institutionnelle, territoriale et financière. Les citoyens réclament plus de justice et des institutions publiques redevables et en phase avec leurs besoins. Ils souhaitent aussi participer davantage à la vie démocratique de leur pays. Du fait des lenteurs administratives, de la corruption et de la faible redistribution des ressources, les citoyens ont peu confiance dans leurs insitutions et leurs gouvernements. L’Alliance Sahel peut contribuer, avec l’aide des Etats et l’appui de la société civile, à renforcer le contrat social à chaque échelon territorial.
155 projets « gouvernance » font partie du portefeuille de l’alliance.
83 projets ont été inclus dans l’exercice de collecte et d’agrégation des résultats. Ces projets portent principalement sur : l’Etat de droit (justice, droits des enfants) ; la gouvernance financière (fiscalité locale) et la participation citoyenne.
Quelques résultats clés atteints par les projets sur le terrain :
- 132 infrastructures maliennes ont été réhabilitées dont des commissariats de police, des prisons et des résidences professionnelles ;
- 12 maisons d’arrêt ont été réhabilitées au Tchad ;
- 2 992 mauritaniens ont reçu une assistance administrative dans le cadre du programme « Advancement of Human rights and dialogue in Mauritania ».
Sécurité intérieure
La multiplication des menaces transfrontalières dans l’espace sahélien (terrorisme, trafics, crime organisé) pèse sur les forces de sécurité intérieure qui manquent de moyens humains, financiers et matériels, et ont du mal à définir des priorités communes claires. L’Alliance Sahel intervient notamment sur le volet de justice et Etat de droit qui est au cœur du nexus développement-sécurité, afin d’établir une relation de confiance entre les FSI et les citoyens, tout en renforçant leurs capacités.
22 projets ont été inclus dans l’exercice de collecte et d’agrégation des résultats. Les projets dans le domaine de la sécurité intérieure portent sur des activités de formation et de renforcement des capacités des structures en charge des questions de sécurité et de police.
- 859 membres des institutions gouvernementales tchadiennes ont été formé à la gestion de la sécurité et des frontières, la prévention des conflits et la protection des civils ;
- 106 acteurs des institutions gouvernementales nigériennes ont été formés dans le domaine de la gestion des frontières et de la sécurité ;
- 263 membres des collectivités locales burkinabés incluant des enseignants, des travailleurs de la santé, des agriculteurs ou des vétérinaires ont vu leurs capacités renforcées afin d’améliorer la qualité de leurs services.
Lutte contre les violences basées sur le genre
Depuis son démarrage en 2017, le projet travaille en étroit partenariat avec la police mauritanienne à Nouakchott et Nouadhibou. Depuis 2020, l’intervention a été élargie pour couvrir également Rosso, Sélibabi, Aïoun, Kiffa et Aleg. Le projet intervient au niveau de la police mauritanienne, notamment la brigade de mineurs, pour mettre en œuvre des activités de sensibilisation aux violences sexuelles et pour améliorer et renforcer les procédures de traitement des cas de VBG. Grâce au projet, un manuel de procédures pour le traitement des cas de VBG, conforme aux standards internationaux et nationaux, y compris des procédures de prise en charge, référencements et gestion de données, a été créé et mis à disposition de la police. Ces outils ont contribué à améliorer les capacités des policiers à apporter une réponse adéquate aux victimes et à sensibiliser les agents policiers au phénomène des VBG et surtout des violences sexuelles. Il a également contribué à une amélioration de la collaboration institutionnelle avec les services de santé pour la prise en charge médicale des victimes. Les nouvelles zones d’intervention profitent des outils développés lors de la première phase du projet et d’un partage de connaissances par les services de police de Nouakchott et Nouadhibou. De plus, la coordination et le partage d’information entre les régions (wilayas) reçoit un soutien spécifique. L’unité policière espagnole spécialisée en matière des violences contre les femmes soutient directement le projet par le partage de connaissances et d’expériences avec la police mauritanienne. Il s’agit particulièrement de la collecte et l’analyse de données sur les cas de VGB afin de les valoriser pour une protection plus adaptée.
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