De la corruption au Cameroun
Le Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social (GERDDES) Cameroun et Friedrich Ebert Stiftung Cameroun, 1999.
http://library.fes.de/pdf-files/bueros/kamerun/07798.pdf
FRANÇAIS
«Magouiller», «Pistonner le dossier», «bien parler», «engraisser la patte», «mouiller la barbe», «tchoko», « gombo», sont des termes et expressions par lesquels des Camerounais désignent la réalité de la corruption. Celle-ci se laisse saisir à travers une pratique devenue très courante: selon nos enquêtés, pour tout service qu’un agent rend à un usager dans les administrations publiques et privées, il lui faut recevoir, ou il est fort probable qu’il s’attende à ce que l’usager lui donne, en retour, une gratification dont la nature dépend des circonstances. On offre des cadeaux divers. On offre aussi le sexe : les femmes se font courtiser pour obtenir ce qu’elles désirent; pour la même raison, les parents envoient leurs filles, les hommes leurs épouses, voire leurs concubines auprès de qui possède le pouvoir de faire gagner un marché, d’accorder une promotion. Mais le moyen, le plus utilisé est l’argent, selon les témoignages des enquêtés
Beaucoup de remèdes contre la corruption ont été proposés par nos enquêtés: l’élaboration d’une législation adéquate et son application effective, la prise de mesures dissuasives et punitives à l’encontre des contrevenants, une réelle et plus grande implication du sommet de l’État dans la lutte contre la corruption ( l’exemple vient d’en-haut), l’organisation de la profession de journaliste et la création de véritables entreprises de presse, l’amélioration du cadre et des conditions de travail des agents, simplification des procédures douanières, éducation des citoyens sur leurs droits et devoirs. L’analyse des données ayant montré le lien entre corruption et système politique, toute action en faveur de la démocratisation des structures politiques du pays participe de la lutte contre la corruption.
Dans l’une des questions de l’enquête nationale, nous donnions la liste de huit catégories socioprofessionnelles et nous demandions aux enquêtés de désigner, par ordre d’importance décroissant, les cinq premières qui pourraient faire diminuer la corruption.
Tableau : Qui peut faire diminuer la corruption ? (Cliquez sur le tableau pour l’agrandir)
ENGLISH
«Magouiller», «Pistonner le dossier», «bien parler», «engraisser la patte», «mouiller la barbe», «tchoko»,» « gombo» are expressions used by Cameroonians when they talk about corruption. This practice has become common : according to our surveys, for every service rendered, public and private servants expect users to give them something, and the gratification depends on the circumstances. Gifts vary in nature. Sex is also a gratification : women are courted to get what they need ; that is the reason why daughters, wives or concubines are sent to those capable of granting a contract or to giving a promotion. According to testimonies gathered during the survey, money is the most used means.
Various solutions to fight against corruption came out of our surveys : develop adequate laws and their efficient implementation, punitive and dissuasive measures for corrupted people, greater involvement from the Government in the fight against corruption (the example comes from above), organize the sector of journalism and create effective press agencies, improve the working conditions of public servants, simplify custom procedures, inform citizens on their rights and duties. The analysis of data shows a link between corruption and the political systems : every action encouraging the democratization of political structures participates to the fight against corruption.
In one of the sections of the national survey, we gave an eight category list of socio-professional categories and we asked to the particpants to design, in order of diminishing importance. The five categories coming first are those capable of curbing corruption.
Table : who can curb corruption? (Click on the table to enlarge)
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