Auteur : Fondée en 1944, La Banque mondiale est une institution financière internationale qui accorde des prêts et des subventions aux gouvernements des pays pour la réalisation de projets d’investissement. Elle comprend deux institutions : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA). La Banque mondiale est une composante du Groupe de la Banque mondiale.
Date de publication : Avril 2020
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Site de l’organisation : Banque mondiale
La pandémie du Covid-19 fait vivre à l’Afrique subsaharienne, comme la plupart des pays du monde, une crise sanitaire à répercussions graves sur l’économie, la finance, le social … Pour ce premier trimestre, les statistiques affichent une croissance économique mondiale en déclin. Trois grandes économies africaines de la région subsaharienne sont les plus affectées, notamment l’économie nigériane, angolaise et sud-africaine. Les pays exportateurs de métaux et de pétrole seraient beaucoup plus affectés que ceux exportateurs de ressources naturelles.
En 2020, l’Afrique subsaharienne risque de connaitre une récession économique avec un taux de croissance économique compris entre -2% et -5%, selon l’analyse des auteurs. Dans leur gestion de crise, les autorités gouvernementales de chaque pays ont dû prendre des mesures de riposte à divers niveaux. Toutefois, en Afrique subsaharienne, l’étude révèle que des mesures, telles que la fermeture des frontières au commerce, conduiraient à une perte de bien-être de 14% des populations pauvres.
Avec un prolongement de la crise et des mesures qui deviennent de plus en plus drastiques, il faut s’attendre à un accroissement de l’insécurité alimentaire avec la montée des prix des denrées de base qui serait due à la dépréciation des monnaies. L’étude prédit une probable grave crise alimentaire à venir, où les importations alimentaires se réduiraient de 13% à 25% en raison de la cherté des coûts de transactions.
Dans ce contexte d’évolution rapide de la pandémie en Afrique subsaharienne et des réponses apportées par les gouvernements, WATHI a choisi ce document car il mesure les répercussions probables de la gestion de cette crise sur les économies de la région.
La faiblesse des systèmes de santé en Afrique suscite la crainte et l’inquiétude de la communauté internationale. Cependant, l’Afrique doit avoir une réponse différenciée. La réponse africaine doit être adaptée de manière à refléter les caractéristiques structurelles de ses économies. La part importante du secteur informel qui occupe 89% de l’économie, sans oublier les Petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent 90% du tissu économique, sont autant de facteurs à prendre en compte dans la gestion de la crise, surtout que certains pays envisagent un confinement total ou partiel.
Un allègement de la dette sera nécessaire pour lutter et assurer la stabilité économique de la région, car un moratoire sur la dette pourrait immédiatement injecter des liquidités et agrandir l’espace budgétaire des gouvernements africains. Cet espace budgétaire sera donc élargi avec le concours de la communauté internationale et de l’assistance financière des organisations multilatérales et des créditeurs bilatéraux pour une région qui aurait besoin d’environ 100 milliards d’USD pour stimuler son économie.
En plus de protéger des vies, les mesures doivent veiller à protéger les moyens d’existence. Cette pandémie est aussi le lieu pour les responsables politiques et les partenaires au développement de réfléchir aux moyens de préparer l’avenir et d’envisager des politiques renforçant la résilience des économies africaines.
Les extraits suivants proviennent des pages : 1-7
Résumé analytique
La pandémie du COVID-19 a déjà coûté cher en vies humaines et a gravement perturbé l’activité économique dans le monde. L’impact de cette crise sans précédent sur la vie humaine et sur l’économie mondiale reflète la vitesse et la gravité de la contagion, une plus grande intégration des marchés, et le rôle majeur que joue la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les voyages et les marchés de matières premières.
Malgré une arrivée tardive, le virus s’est rapidement propagé en Afrique subsaharienne ces dernières semaines. Au 4 avril, 5 425 cas de COVID-19 étaient confirmés dans 45 des 48 pays d’Afrique subsaharienne. Vu l’insuffisance des capacités de test dans de nombreux pays de la région, il est probable que ce décompte sous-estime le nombre réel d’infections.
Nous prévoyons que la croissance économique en Afrique subsaharienne passera de 2,4 % en 2019 à une fourchette entre -2,1 % et -5,1 % en 2020, ce qui constituera la première récession dans la région depuis 25 ans.
Nous prévoyons que la croissance économique en Afrique subsaharienne passera de 2,4 % en 2019 à une fourchette entre -2,1 % et -5,1 % en 2020, ce qui constituera la première récession dans la région depuis 25 ans. Les pertes de production dans la région pour 2020 vont se chiffrer entre 37 milliards et 79 milliards d’USD. La révision à la baisse de la croissance en 2020 reflète les risques macro-économiques découlant de la chute brutale de la croissance du PIB des principaux partenaires commerciaux de la région, particulièrement la Chine et la zone euro, de la baisse des prix des matières premières, de la réduction de l’activité touristique dans de nombreux pays ainsi que des effets des mesures destinées à maîtriser la pandémie mondiale du COVID-19.
Le COVID-19 frappe les trois plus grandes économies de la région (le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Angola)
Le COVID-19 frappe les trois plus grandes économies de la région (le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Angola) dans le contexte d’une faiblesse persistante de la croissance et des investissements, et d’un déclin des prix des matières premières. Les prix du pétrole brut et des métaux industriels ont fortement baissé (de 50 et 11 % respectivement entre décembre 2019 et mars 2020). Les simulations des modèles suggèrent que, comparée à un scénario de base sans COVID-19, la croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) réel dans ces trois pays pourrait connaitre une réduction allant jusqu’à 6,9 points de pourcentage en 2020 dans le scénario de base, et jusqu’à 8 points de pourcentage dans le scénario pessimiste. L’Afrique du Sud a le plus grand nombre de cas confirmés dans la région et les mesures strictes de lutte contre le virus et d’atténuation de ses conséquences pèsent sur son économie.
Généralement, les pays dépendants des exportations minières et pétrolières devraient être les plus durement frappés
La chute de la croissance pourrait atteindre jusqu’à 7 points de pourcentage dans les pays exportateurs de pétrole et jusqu’à 8 points de pourcentage dans les pays exportateurs de métaux, ceci par rapport à un scénario de base sans COVID-19. Dans les pays ne disposant pas de grandes ressources naturelles, la croissance devrait ralentir, mais rester positive.
Elle va s’affaiblir de façon substantielle dans les deux zones de croissance rapide, l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest où l’épidémie se propage rapidement, et la Communauté d’Afrique de l’Est, à cause de la faiblesse de la demande extérieure et des perturbations des chaînes de valeur et des productions nationales. L’activité dans les pays dépendants du tourisme devrait également se contracter fortement en réponse aux fortes perturbations dans les voyages et les activités touristiques.
L’impact négatif de la crise du COVID-19 sur le bien-être des ménages devrait être également considérable. Dans le scénario optimiste, les pertes de bien-être en 2020 s’élèvent à 7 % par rapport un scénario sans COVID-19, mais pourraient atteindre 10 % si la crise devait se prolonger. La détérioration des termes de l’échange (à la suite à l’effondrement des prix des produits de base) combinée à une baisse de l’emploi se traduit par une forte perte de bien-être pour les ménages.
Des stratégies ayant pour résultat des blocages des échanges sous-régionaux vont accroître les coûts de transaction et mener à des pertes de bien-être encore plus fortes. En Afrique, une région qui dépend des produits agricoles, ces stratégies auront un impact disproportionné sur le bien-être des ménages à cause des augmentations de prix et des déficits d’approvisionnement.
La fermeture des frontières affecterait de façon disproportionnée les populations pauvres, en particulier les ouvriers agricoles ou la main d’œuvre non qualifée du secteur informel. Si les pays devaient fermer leurs frontières au commerce les pertes de bien-être se montent à 14 % par rapport au scénario sans COVID 19. Dans ce contexte, les pays africains doivent saisir cette occasion pour renforcer les chaînes de valeur régionales dans le cadre de l’Accord de libre-échange continental africain.
L’impact négatif de la crise du COVID-19 sur le bien-être des ménages devrait être également considérable
La crise du COVID-19 contribue également à accroître l’insécurité alimentaire avec, dans plusieurs pays africains, une dépréciation des monnaies combinée avec une augmentation du prix des denrées de base. Bien que les stocks alimentaires mondiaux soient abondants et que les prix de nombreux produits de base soient stables, les prix d’autres denrées (tel que le blé et le riz) augmentent alors que les monnaies de plusieurs pays se déprécient.
La combinaison de ces deux facteurs fait flamber les prix aux consommateurs et contribue à accroître l’insécurité alimentaire, en particulier dans les pays importateurs de produits alimentaires. Simultanément, les revenus des ménages sont en baisse entraînant une réduction de la demande, avec pour résultat l’insécurité alimentaire pour les ménages presque pauvres, pauvres ou vulnérables tels que les réfugiés et les déplacés internes.
Les chaînes d’approvisionnement agroalimentaire locales enregistrent déjà des perturbations, y compris un accès réduit aux intrants et aux services, des mouvements de main-d’œuvre, des blocages au niveau des transports et des routes, ainsi que des difficultés d’accès au crédit ou aux liquidités.
Le COVID-19 est susceptible de créer une grave crise en termes de sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. La contraction de la production agricole pourrait aller de 2,6 % dans le scénario optimiste jusqu’à 7 % dans le scénario avec blocages commerciaux. Les importations alimentaires baissent également de façon considérable (de 13 à 25 %) en raison de la combinaison de coûts de transaction plus élevés avec une demande intérieure réduite.
Un allégement provisoire de la dette sera nécessaire pour lutter contre le COVID-19 et maintenir la stabilité économique dans la région. Le service de la dette extérieure payé par la région à l’ensemble des créditeurs en 2018 se montait à 35,8 milliards d’USD (2,1 % du PIB régional), dont 9,4 milliards d’USD étaient payés aux créditeurs officiels (0,6 %). Dans une région qui pourrait avoir besoin de mesures de relance d’urgence d’un montant de l’ordre de 100 milliards d’USD (y compris d’une exonération des paiements des intérêts en 2020 estimée à 44 milliards d’USD) un moratoire sur la dette pourrait immédiatement injecter des liquidités et agrandir l’espace budgétaire des gouvernements africains.
Des stratégies ayant pour résultat des blocages des échanges sous-régionaux vont accroître les coûts de transaction et mener à des pertes de bien-être encore plus fortes
Réponse politique au Covid-19
Une réponse politique africaine différenciée est absolument nécessaire. Adapter la réponse politique de manière à refléter les caractéristiques structurelles des économies africaines et les contraintes particulières auxquelles sont confrontés les responsables politiques, notamment le rétrécissement considérable de l’espace budgétaire et la forte diminution de la capacité opérationnelle de réponse. Plusieurs pays africains ont réagi rapidement et de façon décisive pour enrayer l’apparition et la propagation du COVID-19, en s’inspirant de l’expérience internationale émergente. Avec l’évolution de la situation, de nouvelles questions se posent quant à la pertinence et l’efficacité probable de certaines de ces politiques, telles que les mesures strictes de confinement.
La taille importante du secteur informel (89 % de l’emploi total), la précarité de la plupart des emplois, la couverture limitée des régimes de pension et d’assurance-chômage, et la prédominance des micro, petites et moyennes entreprises dans les activités d’affaires (90 %) devront toutes être prises en compte, car elles risquent d’affecter l’efficacité des mesures agressives de confinement.
Protéger les groupes vulnérables, intensifier les tests et encourager le port de masques pourraient s’avérer être des meilleures options. Tout aussi importante est la nécessité de différencier les réponses en matière de politique monétaire étant donné la faiblesse de la transmission monétaire dans des pays dont les marchés financiers sont sous-développés. À cause de l’efficacité réduite des politiques monétaires, la réponse politique sera donc essentiellement budgétaire.
La contraction de la production agricole pourrait aller de 2,6 % dans le scénario optimiste jusqu’à 7 % dans le scénario avec blocages commerciaux
Centrer la stratégie sur le double objectif de sauver des vies et protéger les moyens d’existence. Ceci implique à court terme une combinaison de mesures palliatives et de mesures de stimulation pour garder l’économie en état de marche. Les mesures devraient viser à renforcer les systèmes de santé, à fournir aux travailleurs (formels et informels) une aide en espèces et en nature, à fournir un soutien de trésorerie aux entreprises viables (formelles ou informelles), et à garantir la prestation des services publics.
Mettre en œuvre un programme de protection sociale pour aider les travailleurs, en particulier ceux du secteur informel. Les transferts en espèces sont les instruments les plus utilisés dans la majorité des pays en développement, y compris certains des pays d’Afrique subsaharienne. Certaines des mesures mises en œuvre actuellement comprennent des paiements en ligne, des transferts en nature (distribution d’aliments), des aides sociales pour les personnes handicapées ou âgées, des subventions salariales pour empêcher des licenciements massifs, et la gratuité pour certains services de base (par exemple, les tarifs de l’électricité et les transactions d’argent mobile).
Minimiser les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire intra-africaines, et maintenir ouverts les couloirs logistiques pour éviter l’apparition d’une crise alimentaire dans la région. Des technologies numériques peuvent aider à anticiper les problèmes et à pallier les pénuries temporaires, ainsi qu’à développer la résilience des chaînes alimentaires. Les systèmes d’alerte précoces de pénuries alimentaires et les systèmes associés d’approvisionnement alimentaire d’urgence devront être ajustés pour accroître l’attention portée aux zones rurales et urbaines.
Un allégement provisoire de la dette sera nécessaire pour lutter contre le COVID-19 et maintenir la stabilité économique dans la région
Planter les graines d’une plus grande résilience. Il s’agit d’une condition sine qua non pour éviter l’occurrence d’une autre décennie perdue dans le développement de l’Afrique. La réponse politique devra donc dépasser les solutions rapides qu’exige la situation actuelle et développer des stratégies pour améliorer la situation en termes d’eau et d’assainissement, pour remédier à la crise du capital humain en particulier dans le secteur de la santé, pour mobiliser les technologies numériques de manière à renforcer l’efficacité du commerce et de l’administration publique au cours du confinement et au-delà, pour maintenir un bon niveau d’investissement dans des services publics tels que l’électricité, pour favoriser des chaînes de valeur intra-africaines dans le cadre de l’Accord de libre-échange continental africain pour la substitution des importations.
Les responsables politiques et les partenaires au développement devront donc réfléchir aux moyens de préparer l’avenir et envisager des politiques qui renforcent la résilience et donnent aux économies africaines les moyens de se redresser plus vite et de s’épanouir après le COVID-19. Bien qu’elle puisse paraître contre-intuitive en période d’urgence, cette vision à long terme pourrait s’avérer décisive pour les pays africains. Ces politiques sont susceptibles de contribuer à raccourcir la période de redressement et à mettre l’Afrique sur la voie d’une transformation économique.
Trouver l’espace budgétaire nécessaire pour lutter contre le COVID-19 dans une situation caractérisée par une vulnérabilité accrue de la dette publique.À cause de la détérioration des situations budgétaires et de la vulnérabilité accrue de la dette publique, les gouvernements d’Afrique subsaharienne ne disposent que de peu de marge de manœuvre pour mettre en place des politiques budgétaires pour lutter contre la crise du COVID-19. La crise budgétaire résultant de la baisse des recettes est en train de réduire l’espace budgétaire des pays. Les prix de référence des matières premières et les taux de croissance des budgets nationaux sont revus à la baisse de façon significative.
Centrer la stratégie sur le double objectif de sauver des vies et protéger les moyens d’existence
La situation est aggravée par des situations d’endettement plus importantes et plus risquées et par une augmentation du coût des emprunts extérieurs ce qui ne fera que détériorer davantage les perspectives de soutenabilité de la dette. Mener des politiques efficaces tout en préservant la stabilité macro-économique en Afrique subsaharienne au cours de la crise du COVID 19 va requérir une coordination et un appui de grande ampleur de la communauté internationale. L’assistance financière des organisations multilatérales et des créditeurs bilatéraux va s’avérer nécessaire. Le Fonds monétaire international, dans le cadre de sa mission de stabilisation, accroît ses efforts et met à disposition des ressources pour soutenir les balances des paiements.
Le Groupe de la Banque mondiale vient de créer un nouveau mécanisme de décaissement rapide de 14 milliards d’USD et met à disposition un ensemble de ressources d’un montant de 160 milliards d’USD pour répondre à la crise au cours des 15 prochains mois. Une première vague de 25 projets comprenant des dons, des crédits et des prêts pour un montant total de 2 milliards d’USD et destinés à aider des pays (dont 10 sont en Afrique) a été approuvée par le Groupe de la Banque mondiale le 27 mars. Bien que louables, ces efforts pourraient s’avérer insuffisants sans une action mondiale sur la question de la dette.
Un allégement temporaire de la dette sera nécessaire pour lutter contre le COVID 19 tout en préservant la stabilité macro-économique dans la région. Les pays de la région ont payé 35 milliards d’USD au titre du service de la dette en 2018, dont 9,4 milliards d’USD payés à des créditeurs bilatéraux officiels (environ 0,6 % du PIB régional). Dans une région qui pourrait avoir besoin de mesures urgentes de stimulation économique pour un montant de 100 milliards d’USD (comprenant une exonération des intérêts de la dette estimée à 44 milliards d’USD en 2020), le moratoire sur la dette pourrait injecter immédiatement des liquidités et élargir l’espace budgétaire des gouvernements africains.
Mettre en œuvre un programme de protection sociale pour aider les travailleurs, en particulier ceux du secteur informel
Les dirigeants africains ont commencé à lancer des appels pour accroître les flux de ressources provenant de la communauté internationale, notamment celles provenant des institutions financières internationales, des bailleurs officiels bilatéraux et du secteur privé. Le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont appelé à un «gel de la dette». Une telle initiative pourrait constituer une part importante de la réponse mondiale pour atténuer l’impact du COVID 19 sur les populations pauvres d’Afrique.
Évaluation de l’impact économique du Covid-19 sur les économies africaines: notre méthodologie
Nos conclusions en ce qui concerne l’impact du COVID-19 sur les économies africaines proviennent de deux modèles applicables à l’ensemble de l’économie: un modèle structurel macro-économique, le modèle macro-économique et budgétaire «MFMOD» de la Banque mondiale, et le modèle d’équilibre général calculable (EGC) dynamique mondial «ENVISAGE», également de la Banque mondiale.
Des simulations illustratives avec le modèle MFMOD montrent que dans le scénario d’une crise grave, mais maîtrisée, le déclin de la croissance en Afrique subsaharienne pourrait atteindre jusqu’à 5,2 points de pourcentage en 2020, par rapport à un scénario de base sans COVID-19. Sur cette base, la croissance du produit intérieur (PIB) brut réel dans la région devrait, selon les projections, tomber de 2,4 % en 2019 à -2,1 % en 2020. Dans le scénario pessimiste dans lequel le COVID-19 perdure et se propage de façon plus intensive, la croissance dans la région pourrait tomber à -3,0 % en 2020. Les simulations du modèle EGC suggèrent que l’impact immédiat du COVID-19 sur la croissance en Afrique subsaharienne pourrait être substantiel, même dans le scénario le plus optimiste d’une réponse rapide et efficace.
Un allégement temporaire de la dette sera nécessaire pour lutter contre le COVID 19 tout en préservant la stabilité macro-économique dans la région
Les résultats des simulations montrent que le PIB pourrait être inférieur à celui du scénario de base sans COVID-19 d’environ 5,7 points de pourcentage en 2020. Sur cette base, la croissance dans la région, selon les projections, pourrait baisser à -2,5 % en 2020 à cause du COVID-19. Dans le scénario le plus pessimiste (continuation de la pandémie du COVID-19 au cours de 2021), le déclin de la production pourrait être beaucoup plus important. Le PIB pourrait alors être de 7,6 % inférieur au scénario de référence sans COVID-19 en 2020. Dans cette hypothèse, la croissance dans la région baisserait à -5,1 % en 2020.
Source photo : Banque Mondiale