English Summary
Five years after the presidential election of November 2011 in The Gambia, citizens have to vote for a new president. This vote gives WATHI an opportunity to launch an initiative to inform on political, economic, social and cultural realities of the Gambia. The election will oppose three candidates : Yahya Jammeh the incumbent President, Adama Barrow who resigned as the head of his party (the United Democratic Party, UDP) to lead the opposition, and Mamma Kandeh.
Cinq années après l’élection présidentielle de novembre 2011 en Gambie, les citoyens sont invités à élire leur président. Ce scrutin offre à WATHI l’occasion de lancer une initiative visant à faire connaître les réalités politiques, économiques, sociales et culturelles à travers une sélection de documents provenant de sources diverses. Au-delà de l’élection, et du contexte politique marqué par des violations récurrentes des droits et des libertés des citoyens, l’initiative attire l’attention de toute l’Afrique de l’Ouest sur la situation des populations gambiennes dans des domaines cruciaux pour leur bien-être comme la santé, l’éducation, l’activité économique, la sécurité, la gouvernance.
L’élection présidentielle prévue pour le 1er décembre 2016 opposera trois candidats : le président sortant et candidat à sa propre succession Yahya Jammeh, le candidat de l’opposition Adama Barrow, et Mamma Kandeh.
Les huits partis d’opposition ont désigné le 30 octobre dernier Adama Barrow, l’ancien leader du Parti pour l’unité démocratique (United Democratic Party, UDP), pour faire face au président sortant Yahya Jammeh en décembre. Isatou Touray, qui aurait été la première femme à prétendre au fauteuil présidentiel dans l’histoire de la Gambie, s’est rangée dans ses rangs. C’est sur le candidat du Parti de l’unité démocratique (UDP), que repose désormais l’espoir d’une alternance politique dans ce pays peuplé de l’Afrique de l’Ouest (2 078 438) qui est sous l’emprise d’un régime autocratique depuis vingt-deux ans.
Selon Jallow Tambadiang, cheville ouvrière de ce rassemblement de l’opposition, et ancienne conseillère politique du président Jawara (1965-1994), « l’environnement politique qui prévaut actuellement dans le pays indique clairement qu’aucun parti politique ne peut, à lui seul, vaincre le président Yahya Jammeh ».
Mamma Kandeh est un ancien membre du parti au pouvoir qu’il a quitté en 2013. Il a créé son parti en Mai 2016, le Congrès démocratique de Gambie (GDC) et a jusqu’ici refusé de rejoindre la coalition. Certains le soupçonnent d’être un pion à la solde de Yahya Jammeh suite au profond respect qu’il affiche pour le président sortant. Cette information n’est pas vérifiée.
Dernier à avoir soumis son dossier de candidature, le président Jammeh a eu droit à un échange public de politesse avec le président de la Commission électorale sur la transparence et la fiabilité du scrutin de décembre prochain. Le président de la Commission électorale, Alieu Momar Njie, a fait part des préoccupations de ses concitoyens et de la communauté internationale sur une éventuelle fraude électorale. En réponse, le Président Yahya Jammeh a demandé au patron de la Commission électorale de « faire ce qui est juste et de ne craindre personne. La seule façon de fermer la bouche des gens qui parlent et se plaignent est de les laisser venir en Gambie afin qu’ils observent chaque étape des élections, du premier jour jusqu’au décompte des voix »
La campagne débute le 16 novembre, et les candidats disposeront de deux semaines pour convaincre le peuple. Le climat politique et social dans lequel se déroulera cette campagne inquiète de nombreuses organisations internationales. La restriction des libertés en Gambie est préoccupante, alors même que ce pays abrite le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP).
Le régime autocratique voire dictatorial du président à la tête du pays depuis 1994 suite à un coup d’État militaire est vivement décrié. Selon Amnesty International, les autorités gambiennes « se sont toujours montrées réticentes à coopérer avec les mécanismes protégeant les droits humains des Nations unies ou à l’échelon régional, et à se conformer à leurs recommandations ». Les mesures de repression se sont durcies encore plus après la tentative de coup d’État en décembre 2014.
Photo : Freedom Newspaper