La petite histoire
Tout est parti d’un email il y a un an
« Chères amies, chers amis,
Combien de fois vous êtes-vous retrouvés entre amis, parents, collègues, compatriotes autour d’un repas ou d’un verre, à passer des heures à discuter avec passion, emportement et rires jaunes de tout ce qui ne fonctionne pas comme on le voudrait dans vos pays d’origine, de tout ce qui vous fait un peu honte parce qu’il s’agit, quoique vous disiez, des pays et des sociétés auxquels vous vous identifiez le plus ?
Combien de fois vous plaignez-vous, nous plaignons-nous, de la manière dont vos pays, nos pays, sont gérés ou gouvernés? Combien de fois nous étouffons-nous de stupeur et de colère face à l’ampleur ahurissante de la corruption qui envahit et pervertit, sous de multiples formes, nos Etats, nos économies, nos sociétés ?
Combien de fois nous contentons-nous, nous aussi, de ces réponses désespérantes : « c’est l’Afrique », « c’est comme ça chez nous », « l’Afrique ne changera jamais », « la corruption existe partout », « les autres aussi ont des problèmes » ou encore « c’est la faute aux autres, nous ne sommes que des victimes des puissants » ?
Dans votre travail de tous les jours, dans vos activités sociales, vous contribuez tous déjà d’une manière ou d’une autre, à l’amélioration du bien-être collectif, quels que soient les contours de cet espace collectif pour chacun de vous.
Si vous faites partie des destinataires de ce message, c’est parce que je sais que vous ne vous souciez pas seulement de vous, de votre pain quotidien, de votre compte en banque, de votre carrière, de l’avenir de votre famille. Je sais que vous croyez en l’existence d’un intérêt général qui ne se résume pas à la simple somme des intérêts individuels des uns et des autres dans un groupe, une communauté, une société, un pays.
Ce que je vous propose, c’est de m’accompagner dans l’aventure de la création du WATHI, un laboratoire d’idées, un « think tank » qui ne se fixera aucune limite dans sa volonté d’impulser des changements majeurs dans la manière dont nos sociétés fonctionnent, pour que nous en soyons plus fiers demain que nous ne le sommes aujourd’hui, et pour que la génération de nos enfants et celles qui lui succéderont, aient quelques raisons d’être fières de ce que la nôtre aura collectivement entrepris…
Mais ne forcez pas votre décision. Si vous ne pouvez pas répondre positivement à cette invitation en ce moment précis, vous pourrez bien entendu soutenir dès maintenant le WATHI moralement, intellectuellement et matériellement sans adhérer formellement à l’association. Dans l’aventure à laquelle je vous convie, il y a et il y aura toujours de la place pour toutes les personnes de bonne volonté qui résistent à la tentation de la résignation ».
C’est par cet email envoyé le 1er septembre 2014 à plusieurs dizaines d’amis et de connaissances de diverses nationalités et de différentes générations, que tout a commencé. C’est l’accueil favorable réservé à cette invitation qui a conduit à la transformation d’une idée un peu saugrenue, inaboutie et démesurément ambitieuse en un projet collectif, puis en un objet réel.
Une œuvre en construction
Le site web de WATHI, qui vous accueille à partir du 1er septembre 2015, est une œuvre en construction. Nous ne pouvions plus attendre. Il était temps de le mettre à votre disposition. Nous ne l’avons pas conçu pour les membres de l’association WATHI. Nous l’avons voulu et désiré, avec passion, pour le mettre au service des femmes et des hommes attachés à une Afrique de l’Ouest ouverte sur toute l’Afrique et sur le monde.
Une Afrique de l’Ouest ouverte qui veut changer son présent et son avenir dans la dignité, la solidarité, le travail et le respect de la différence et la célébration de la diversité. Une Afrique de l’Ouest qui ne se réduit pas à une définition institutionnelle et inclut les pays frontières que sont la Mauritanie, le Tchad et le Cameroun, ouvrant sur le nord et sur le centre du continent.
Comme tout ce qui sera fait par le WATHI, cette plateforme virtuelle est destinée à être continûment retouchée, améliorée…par chacune et chacun de vous.
Vous le découvrirez par vous-même, vous le domestiquerez et vous l’apprivoiserez. En plus du site où vous pourrez contribuer à toutes les rubriques par vos suggestions, par vos articles pour le Débat du mois, vous avez aussi accès au Forum de WATHI, un espace où vous pouvez échanger encore plus librement sur les sujets qui vous intéressent, tout en respectant la charte éthique du WATHI qui se résume à l’obligation de respecter les autres, tous les autres.
Un espace joyeux et créatif
Le WATHI est un laboratoire d’idées citoyen et participatif. Il est aussi un espace joyeux et créatif. Nous avons voulu que cet espace soit à l’image d’une région du monde où on aime chanter, danser, rigoler, où on célèbre goulûment tous les petits et grands moments de bonheur partagé. Une région où on affronte tous les jours les difficultés de la vie avec une formidable confiance que tout ira mieux le lendemain.
Une région du monde qui doit savoir que toutes les sociétés humaines, y compris celles qui jouissent d’un confort matériel sans précédent historique, ont leurs maladies, des plus bénignes aux plus graves, et cherchent, elles-aussi, de nouveaux chemins vers un mieux-être plus partagé au sein de leurs populations.
Nous avons voulu que ce site soit coloré, accessible, simple et convivial. Nous ne sommes pas sûrs d’y être parvenus. Tout ce que nous avons fait jusque-là, nous l’avons fait avec la bonne volonté des Wathinautes, les membres de l’association… et avec leurs contributions financières individuelles. Nous l’avons fait également grâce à l’extraordinaire générosité de quelques amies et amis de WATHI, qui, sans avoir tous adhéré formellement à l’association, nous soutiennent depuis le début. Une de ces amies a mis gracieusement une partie des locaux de son entreprise de conseil à la disposition de la petite équipe permanente de WATHI.
Le reste du chemin, nous le ferons ensemble. A partir de ce moment, le site de WATHI ne nous appartient plus. Le WATHI non plus d’ailleurs. Bienvenue dans l’aventure. Bienvenue chez vous !
Gilles Olakounlé Yabi