La situation de l’éducation
Rapport National sur les Progrès vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, 2014
Institut national de la statistique du Niger et le PNUD
Extraits
On remarque que dans beaucoup de pays pauvres, l’éducation primaire n’est pas un acquis. C’est le cas du Niger qui présente l’une des plus mauvaises performances. Pourtant le taux brut d’admission est passé de 90% en 2009 à 98% en 201210. L’un des indicateurs de cet objectif est le taux net de scolarisation dans le primaire. Ce dernier est le rapport du nombre d’enfants officiellement scolarisables (l’âge scolaire étant défini par le système national d’enseignement) inscrits à l’école primaire à la population totale d’enfants d’âge scolaire.
Le Taux net de scolarisation (TNS) est passé de 18% à 70% de 1992 à 2012 soit une augmentation de 2,6 points de pourcentage par an. Si cette tendance se maintient, on aura en 2015 un taux net de scolarisation d’environ 78%. Cela signifie qu’à cette allure l’objectif d’assurer l’éducation primaire pour tous ne sera pas atteint à l’horizon 2015. Le rapport des TNS filles et garçons nous montre que les filles présentent un taux net de scolarisation nettement inférieur à celui des garçons. Autrement dit, les garçons ont beaucoup plus de chance que les filles d’être scolarisés au Niger. Sur le plan régional, on observe des disparités. Sur les deux années prises en compte la région d’Agadez ainsi que la commune urbaine de Niamey présentent les plus grands TNS. A l’opposé, la région de Diffa est celle qui présente les plus faibles TNS.
Tout comme le taux net de scolarisation, le taux d’achèvement du cycle primaire est plus élevé chez les garçons que chez les filles même si la différence entre les deux sexes tend à baisser au fil des années. En effet en 2000, il y a 37% plus de chance pour les garçons d’achever leur cycle primaire que les filles contre 25% en 2012. On observe également des disparités selon les régions.
On constate que toutes les régions ont évolué positivement entre les deux années et c’est la région de Maradi qui enregistre la meilleure amélioration (+31 points) alors que celle de Tillabéry enregistre la plus faible augmentation (+8 points). En outre, en 2012 on remarque que c’est dans les régions de Niamey (88%), Dosso (75%) et Maradi (74%) que le taux d’achèvement du cycle primaire est le plus élevé. A l’opposé, c’est la région de Diffa (36%) qui enregistre le taux d’achèvement le plus faible. Le fait que les enfants ne finissent pas le cycle primaire au Niger, explique le faible taux d’alphabétisation au Niger. Pour cet objectif on considère comme indicateur, le taux d’alphabétisation d’hommes et de femmes de 15-24 ans.
D’une manière globale on constate que le taux d’alphabétisation a augmenté en 2012 quelque soit le sexe des enquêtés. En outre ce taux est plus de deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (51% chez les hommes et 21% chez les femmes en 2012). Il en ressort qu’aux Niger environ une personne sur trois est alphabétisée en 2012 (en 2006 ce taux n’était que de 20%). Si cette tendance se maintient, le taux d’alphabétisation est estimé en 2015 à environ 40 % et l’objectif sera loin d’être atteint à cet horizon.
L’action de l’Etat nigérien et de ses partenaires techniques et financiers vise à améliorer les capacités et performances qualitatives et quantitatives du système. Au titre des mesures qui devraient permettre d’améliorer les capacités et performances quantitatives du système on peut citer :
- l’acquisition d’infrastructure scolaire (ainsi, le nombre d’écoles dans le cycle de base I est passé de 9 490 en 2006 à 14 631en 2012, soit une hausse de 54 % tandis que celui des salles de classe utilisées a augmenté de 64 %, soit en termes absolus de 28 879 à47 376sur la même période) ;
- l’augmentation du nombre d’enseignants chargés de cours qui est passé de 31 131 en2006 à 52 916 en 2012 soit une hausse de 70 %.
Sur le plan qualitatif, des actions ont été ou sont en cours de réalisation aussi bien sur le plan législatif et réglementaire qu’organisationnel. On peut citer :
- la modification de la Loi d’Orientation du Système Educatif Nigérien (LOSEN), en vue notamment d’instaurer la gratuité de la scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans afin d’alléger le poste « éducation des enfants » des dépenses des ménages nigériens;
- La mise en place du Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PROSEF) 2012-2020;
- l’abandon progressif de la politique de contractualisation de l’enseignement au profit d’engagements directs dans la fonction publique pour améliorer la situation du personnel et par ricochet la qualité du service publique d’éducation ;
- découlant de (ii), la professionnalisation du métier d’enseignant à travers notamment la réhabilitation des écoles normales.
Malgré les efforts consentis pour que tous les enfants partent à l’école, pour que ces derniers partent jusqu’au bout du cycle primaire, l’objectif ne sera pas atteint si la tendance reste la même. En effet seulement 70% des enfants en âge d’être scolarisés ont été effectivement inscrits ; seulement 56% des enfants inscrits au primaire ont achevé le cycle ; et seulement 31% de la population est alphabétisée. Afin d’améliorer ces indicateurs, des actions supplémentaires doivent être menées en tenant compte des disparités qui existent selon le sexe et les régions.
UNICEF Annual Report 2013 – Niger
http://www.unicef.org/about/annualreport/files/Niger_COAR_2013.pdf
Extraits
Dans le domaine de l’éducation, l’année 2013 a connu la finalisation et l’adoption du Plan Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF) qui prend en compte tout le secteur de l’éducation depuis le préscolaire jusqu’au niveau supérieur. La définition et l’adoption des Normes Fondamentales de Qualité et d’Equité (NFQE) par le Gouvernement, permet d’avoir un cadre de référence pour l’offre et la qualité de l’enseignement.
Le taux brut de scolarisation primaire varie de 88% pour les garçons à 71% pour les filles et de 108% en milieu urbain à 71% en milieu rural. Le taux net de scolarisation primaire est 2.3 fois plus élevé pour les riches que pour les pauvres (EDSN-MICS, 2012).De même, l’accès au niveau secondaire est très faible pour les pauvres (s 3% contre 41% pour les plus riches). L’amélioration de la qualité de l’éducation constitue un défi majeur. En classe de CM2, seuls 25% des élèves atteignent le seuil minimal de maîtrise du français et des mathématiques et 2% le seuil désiré (MEN, 2012).
Le déséquilibre entre l’offre et la demande, l’existence d’enseignants sans formation de base, le maintien de normes sociales favorisant le mariage précoce et le travail des enfants, le taux élevé d’analphabétisme des adultes et la pauvreté continuent à entraver la scolarisation et le maintien des enfants, particulièrement les filles à l’école. La persistance de disparités entre garçons et filles, entre citadins et ruraux et entre pauvres et non pauvres demeure un défi majeur.
Credits Photo: http://fr.africatime.com/
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