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Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social
Source: Perspectives économiques en Afrique 2018
Performance économique et perspective
Avec la découverte de minerai de fer en 2011, le secteur extractif est devenu le principal moteur de la croissance, générant un taux de croissance sans précédent de 21 % en 2013. Toutefois, suite à la baisse des cours du minerai de fer et à l’épidémie du virus Ebola en 2014, l’économie s’est contractée de 20,6 % en 2015. La remise en exploitation de l’une des deux compagnies de minerai de fer a favorisé une reprise économique, avec un taux de croissance de 6,3 % en 2016, estimé à 5,7 % en 2017. Les perspectives pour 2018 et au-delà restent difficiles, en raison de l’incertitude des cours du minerai de fer. La croissance du PIB devrait s’établir à 6,1 % en 2018 et 6,5 % en 2019.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
Conjugués aux effets des deux chocs, un plus faible volume de recettes et d’importants besoins de dépenses ont détérioré la situation du budget. Le déficit budgétaire représentait 6,5 % du PIB en 2016 et est estimé à 5,8 % pour 2017. La contraction des recettes d’exportation a créé une pénurie de devises, qui a entraîné, en 2016, une forte dépréciation du leone par rapport au dollar EU (20 % en moyenne). Celle-ci a enclenché une tendance à l’inflation, avec un taux annuel moyen de 11,5 % en 2016 et un taux estimé à 18,4 % en 2017, tous deux nettement supérieurs aux objectifs à un chiffre fixés par les autorités. Cette évolution a bousculé la politique monétaire tout au long de la période. Pour contenir la pression, les autorités monétaires ont adopté une politique de rigueur monétaire en relevant le taux directeur de 11 % à 12 % en 2016, puis à 13 % en 2017. Le pays reste exposé à un risque modéré de surendettement. Le recours à des financements non concessionnels doit être évité.
Facteurs positifs
Même limitée, une diminution du déficit des infrastructures routières, énergétiques et de télécommunication aidera à stimuler la croissance économique et à réduire la pauvreté grâce au développement du secteur privé et à l’attraction de l’investissement direct étranger. Elle pourrait également soutenir la dynamique de diversification économique actuellement préconisée par l’État et les partenaires au développement. En 2018, la Sierra Leone organisera ses sixièmes élections démocratiques depuis la fin du conflit. Elle est classée 39e sur 163 pays pour l’indice mondial de la paix 2017. Compte tenu de la situation et des attentes actuelles, cette paix relative pourrait toutefois être mise à rude épreuve au cours des mois entourant les élections présidentielles et législatives de mars 2018.
Facteurs négatifs
L’habituelle faiblesse des recettes a été aggravée par la baisse des cours du minerai de fer et la cessation subséquente des activités du secteur. Les recettes sont tombées de 13 % du PIB (hors minerai de fer) en 2013 à 10 % en 2015. L’accroissement de l’emprunt intérieur est préoccupant, et les coûts de financement de l’État pourraient considérablement augmenter. L’ajustement des dépenses sera difficile au cours de l’année électorale et pourrait s’écarter du programme de la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international. Des signes indiquent que le premier examen prévu par la FEC ne sera pas satisfaisant au motif que l’État n’a pas suffisamment réduit le déficit budgétaire. Cette situation pourrait aggraver le taux d’inflation, actuellement en progression. La dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières rend le pays extrêmement vulnérable aux chocs extérieurs. Toutes ces difficultés sont encore aggravées par le manque de pratiques de bonne gouvernance : ce pays fragile continue d’enregistrer de médiocres résultats dans la plupart des évaluations internationales de la lutte contre la corruption.
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