Réponse de la candidate Marie Madeleine Dioubaté
(1) Qu’est-ce qui dans votre parcours personnel et professionnel vous a préparée à présider aux destinées de votre pays?
J’ai travaillé principalement dans l’industrie du textile à Paris. J’ai occupé différents postes en commençant au bas de la hiérarchie pour grimper progressivement. J’ai une longue expérience dans le commerce et les relations internationales grâce aux différentes fonctions que j’ai exercées notamment dans la gestion de dossiers d’importations, dans la fonction achat et sourcing.
J’ai ensuite intégré un cabinet de consultant spécialisé dans le secteur minier et pétrolier, toujours à Paris.
Je suis revenue vers mes racines en 2007 et je me suis réellement installée en Guinée en 2008. J’ai conduit des projets dans le secteur agricole, qui entraient dans le cadre de la politique d’autosuffisance alimentaire du pays. Nous avons commencé à cultiver du riz à Morigbédou à 40 km de Kankan sur la route de Kissidougou, à Madina Oula à Kindia, à Mankountan et Tougnifili à Boffa. J’ai également fait venir des investisseurs dans le secteur des télécommunications. Mais tous nos projets ont été stoppés.
J’ai été confrontée aux réalités du pays en tant que femme entrepreneure et aux problèmes avec l’administration guinéenne. Je connais les difficultés auxquelles les investisseurs se heurtent en Guinée pour voir leurs projets aboutir. Je sais finalement pourquoi les projets n’aboutissent jamais, et je sais ce qu’il faut faire pour les voir aboutir.
(2) Quels sont les changements immédiats que vous comptez apporter dans sa gouvernance et sur lesquels vous voudriez être jugé à la fin de la première année de votre mandat?
Les changements immédiats que je souhaite apporter à la gouvernance sont les suivants :
1/ Restituer l’État de droit. Pour cela je m’engage à ce que l’État respecte les conventions internationales auquel il a adhéré et les contrats qu’il a signés.
La restitution de l’État de droit, le respect de la démocratie, la promotion de l’indépendance de la justice, figurent au premier rang de mes priorités. Nous considérons que les droits fondamentaux des citoyens, des entreprises ne seront préservés que par la séparation stricte des pouvoirs notamment avec l’exécutif. Je m’engage à respecter ces principes fondamentaux relatifs à l’indépendance de la magistrature qui seront pris en considération et respectés par le gouvernement dans le cadre de la législation nationale et seront portés à l’attention des juges, des avocats, du pouvoir exécutif et législatif et du pouvoir public.
Les principes couvriront l’indépendance de la magistrature, la liberté d’expression et d’association, les qualifications, la sélection et la formation, les conditions d’exercice et la durée du mandat, ainsi que les mesures disciplinaires, la suspension et la destitution : nous souhaitons nous entourer d’un cadre de normes internationales qui permettront d’évaluer la magistrature de l’État guinéen.
2/ Renforcer les capacités du secteur privé par plusieurs mesures d’accompagnement qui passeront par une fiscalité plus attractive, une simplification des procédures administratives et par l’informatisation des services publics avec la mise en place de services en ligne.
Le commerce informel représente en Guinée environ 80 % de l’activité économique. Je souhaite restaurer le climat de confiance entre les opérateurs économiques et l’État. Les opérateurs économiques représentent une manne financière non négligeable. Les banques primaires ainsi que l’État ont besoin de leur argent pour le développement de l’économie nationale.
Mon équipe et moi-même avons travaillé sur plusieurs mesures fiscales incitatives pour faire passer progressivement les opérateurs de l’économie informelle vers l’économie formelle. Nous utiliserons la pédagogie plutôt qu’un arsenal de lois ou de décrets pour amener progressivement les opérateurs économiques à s’investir d’avantage dans l’industrialisation progressive du pays. Nous nous engageons à les encourager, à les accompagner dans leur investissement dans des petites unités de transformation.
Un exemple simple : nous importons chaque année des centaines de conteneurs de boites de tomates concentrées. Nous produisons des tomates à travers principalement des groupements de femmes. L’idée c’est que les opérateurs économiques achètent ces tomates aux groupements de femmes et les transforment sur place. De cette manière, les opérateurs contribueront ainsi à la lutte contre la pauvreté en garantissant un revenu à ces groupements de femmes, à la lutte contre le chômage des jeunes en créant de nouveaux emplois, et enfin à l’amélioration du déficit de la balance commerciale en réduisant les importations. Ils contribueront ainsi à la richesse nationale.
3/ Lutter contre l’insalubrité, principalement celle de la ville de Conakry, la capitale, grâce à un vrai plan d’assainissement de la ville et l’élimination des déchets, principalement les déchets plastiques ; la mise en place d’un vrai service de ramassage des ordures ménagères grâce à la construction d’un incinérateur et la mise en place du tri sélectif en commençant par la ville de Conakry.
En conclusion, pour la première année de mon mandat, je souhaiterais être jugée sur la restauration de l’État de droit et l’indépendance de la justice, sur la lutte contre l’insalubrité de la ville de Conakry.
(3) Quelles sont les sources de financement de votre campagne électorale ?
Les sources de financement de ma campagne proviennent de dons et d’un prêt que j’ai effectué auprès d’une amie. Nous avons signé un document, et j’ai un avocat à Paris, Maître Klein, qui est mon mandataire financier et qui connaît l’origine et la traçabilité des fonds alloués à ma campagne.
Je ne dispose pas des mêmes moyens que les autres candidats. J’ai réduit considérablement mes frais de campagne en rédigeant mon programme et en faisant travailler des jeunes guinéens pour la communication. Il y a beaucoup de bénévoles qui m’aident au quotidien, ma campagne a suscité un certain engouement chez les jeunes et les femmes qui se sont mis spontanément à la disposition de mon parti pour nous aider.
(4) Quelles sont les politiques que vous comptez mettre en place pour renforcer la cohésion nationale et sur lesquelles vous souhaitez être jugé au terme de votre mandat ?
La cohésion sociale est essentielle pour la bonne marche du développement de la Guinée. Compte tenu des différentes crises sociales (croissance de l’insécurité sociale, cherté des logements, inégalités scolaires, absence du marché de l’emploi, persistance des mécanismes de discrimination dans la fonction publique, ségrégation urbaine et les différentes crises politiques qui ont accru les tensions ethniques) nous jugeons nécessaire de mieux répondre aux attentes et aux besoins de nos concitoyens les plus vulnérables, de renforcer les dispositifs de cohésion sociale et de trouver de nouvelles modalités d’action contre les conséquences sociales de la pauvreté, du chômage et principalement le chômage des jeunes et des femmes, des discriminations selon l’ethnie ou la religion et des inégalités sociales et territoriales pour ne citer que ces maux.
Nous mettrons en place des politiques pour accompagner la création et le développement des micros, petites et moyennes entreprises qui apporteront une contribution à la création de revenus, d’emplois décents, une sécurité alimentaire et une protection sociale au bénéfice des femmes et des jeunes en milieu rural en priorité.
Enfin, la Guinée ne peut pas faire d’impasse sur son passé et son histoire si nous souhaitons maintenir la paix dans le pays. Cela passe par la reconnaissance des victimes du camp Boiro, celles du pont du 8 novembre. La lumière doit être également faite sur le massacres du 28 septembre, le massacre de Zogota, le massacre de Womey pour situer les responsabilités de chacun et pour que la justice soit rendue aux victimes et à leur famille.
Au terme de mon mandat je souhaiterais être jugée
1/ sur les mesures mises en place pour lutter contre les discriminations faites aux femmes
2/ sur les mesures mises en place pour lutter contre discriminations faites dans la fonction publique selon l’ethnie ou la religion
3/ sur les mesures mises en place pour lutter contre la réduction de la pauvreté principalement en milieu rural
4/ sur les mesures mises en place pour lutter contre le chômage des jeunes
5/ sur les mesures mises en place pour la reconnaissance des victimes des différents massacres
(5) Quelles sont vos propositions précises de réformes dans l’un des quatre domaines suivants :
a) l’enseignement supérieur
b) la santé publique
c) l’accès à l’électricité
d) la réduction de la corruption
(La candidate a choisi de répondre aux quatre options de la question, note de WATHI)
a) l’enseignement supérieur
Notre ambition est de transformer le paysage de l’enseignement supérieur guinéen pour rendre la formation en science, en ingénierie, en mathématiques et en technologie, et la généralisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) plus pertinentes et plus novatrices pour le développement de notre pays pour faire face à la demande sociale et au marché de l’emploi et atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Nous nous engageons également à renforcer le droit à la propriété intellectuelle.
Cela implique l’augmentation conséquente du budget de l’État dans le secteur de l’éducation nationale (passer de 2,5% à 20 %), la signature d’accords de coopération sous-régionaux et internationaux pour faire face aux déficits d’enseignants hautement qualifiés. La collaboration avec des donateurs, des fondations, des universités publiques et privés, des organisations internationales telles que l’UNESCO.
Nous devons nous tourner également vers les tendances nouvelles et émergentes en nanotechnologie, l’adaptation au changement climatique et l’utilisation de sources d’énergies renouvelables seront prises en comptes dans les réformes de l’enseignement supérieur que nous comptons mettre en place.
Nous mettrons également l’accent sur la création de bibliothèques publiques et sur l’excellence en matière de formation.
Nous nous engageons à aider les étudiants à accéder à des subventions pour mieux se former.
Les réformes du système éducatif guinéen à mettre en chantier ne manquent pas mais il s’agit avant tout d’avoir une vision de l’éducation qui englobe l’ensemble des secteurs et qui assure une bonne articulation et un équilibre judicieux entre tous les niveaux d’éducation – primaire, secondaire et supérieur – en tenant compte du marché du travail et des politiques et priorités économiques. Notre pays est un pays à vocation agricole et minier mais également touristique. Nous mettrons donc l’accent sur des formations destinées aux métiers de l’agriculture, des mines, de l’environnement, du tourisme, des services mais également aux métiers de la santé.
L’enseignement supérieur doit en outre être reconceptualisé dans un contexte de diversification et de compétition nationale, régionale et internationale de plus en plus rude, en considérant le potentiel des nouvelles technologies et les exigences de l’économie fondée sur le savoir ; la qualification des enseignants et les approches pédagogiques doivent être adaptées pour viser l’acquisition des compétences fondamentales indispensables à l’adaptation constante aux situations nouvelles ainsi que les capacités plus particulières liées au marché du travail.
Nous avons conscience des nombreux défis qui nous attendent : le manque d’enseignants qualifiés, de salles de classe, d’universités, de cités universitaires, de laboratoires, d’équipements de matériels pédagogiques et didactyles, de filières diversifiées, spécialisées et professionnalisées et de centres d’excellence développés.
La question du financement se posera d’emblée car la croissance des effectifs et l’amélioration de l’offre en termes de qualité et de pertinence exigeront de diversifier les sources de financement, de mobiliser davantage de ressources et de veiller à une meilleure utilisation de ces ressources.
La question du financement se posera d’emblée car la croissance des effectifs et l’amélioration de l’offre en termes de qualité et de pertinence exigeront de diversifier les sources de financement, de mobiliser davantage de ressources et de veiller à leur meilleure utilisation.
Face à ces transformations, si je suis amenée à conduire les destinées du pays, mon équipe et moi-même avons décidé de réagir rapidement afin que les étudiants jouissent d’un enseignement supérieur de qualité et que le pays puisse en tirer le meilleur profit.
b) la santé publique
Face à la situation catastrophique de notre système sanitaire, la gestion du virus Ebola en faisant foi, nous avons défini une nouvelle politique qui défend une approche globale des problèmes sanitaires et affirme notre complète adhésion à la politique des soins de santé primaires.
Le second point est relatif à l’accessibilité financière et à la qualité des soins. Les systèmes de santé basés sur les soins de santé primaires tels que mis en place en Guinée souffrent d’un sous-financement et d’un sous-équipement chroniques des hôpitaux publics et centres de santé depuis un certain nombre d’années.
Ces carences trouvent leur origine dans la faible part des ressources nationales octroyées à la santé, (l’État guinéen a consacré au secteur de la santé moins de 3 % du produit intérieur brut) ainsi que dans la pauvreté profonde caractérisant une population qui n’a donc pas les moyens de payer les soins de santé dont elle a besoin. Ainsi, les dépenses totales consacrées à la santé en 2013 sont de 59 USD par habitant en 2013 (source OMS).
Une des conséquences immédiates de ce sous-financement est la mauvaise qualité des soins liée entre autres à une faible motivation du personnel (souvent payé moins de 100 USD par mois), à un sous équipement des infrastructures sanitaires ou encore à des ruptures de stocks en médicaments essentiellement dues à une absence de prévision. Ce point nous paraît d’une importance essentielle car il constitue un goulot d’étranglement empêchant le développement des soins de santé primaires en tant que stratégie de réponse aux problèmes de santé des populations.
Pourtant, l’investissement dans la santé se justifie économiquement. Outre le fait que la santé a une valeur intrinsèque et qu’elle est un droit humain, l’argument économique de l’investissement dans ce secteur est un argument solide. La bonne santé n’est pas seulement un résultat mais également un fondement du développement. Les individus en bonne santé sont plus productifs, gagnent davantage, épargnent davantage, investissent davantage, consomment davantage et travaillent plus longtemps. Autant de facteurs qui ont un impact positif sur le produit intérieur brut (PIB) d’une nation. Une meilleure santé réduit également les coûts financiers des soins de santé pour la famille, la communauté, le secteur privé et le gouvernement.
Tout comme le secteur de l’éducation, nous avons décidé de réévaluer la part du budget consacrée à la santé de manière conséquente.
Nous pensons que le développement de soins de santé globaux et intégrés permettant d’offrir aux populations des solutions cohérentes à leurs problèmes de santé reste la voie privilégiée pour l’organisation des services de santé, y compris en situation critique. Elle seule en effet conduit à une appropriation à long terme, une efficience optimale et une équité permettant de sauver des vies mais également de construire un futur pour l’ensemble de la société.
- la vision commune de tous les acteurs du système de relever franchement le défi des OMD en atténuant la lourde charge de la morbidité et de la mortalité dues à la pauvreté et à la marginalisation; La lutte contre le paludisme, première cause de mortalité en Guinée sera l’une de nos priorités.
- l’effort coordonné qui engage la responsabilité de tous et de chacun. Il se base aussi sur la ferme volonté de l’Autorité sanitaire nationale et des partenaires de la communauté internationale d’éradiquer la pauvreté et de placer le pays sur le chemin de la croissance et du développement durable.
Du point de vue méthodologique, l’analyse de la situation ayant conduit à son élaboration s’intéresse au contexte dans lequel se déroule l’action sanitaire, le développement du système de santé et l’organisation des services, afin d’établir le lien entre la problématique sanitaire, l’offre de service, la situation politique, économique et sociale du pays et les opportunités de renforcement du système de santé.
Les principaux objectifs proposés pour le renforcement du système de santé en Guinée sont les suivants :
- Améliorer la disponibilité, la qualité et l’usage rationnel des médicaments et autres produits de santé.
- Renforcer les capacités de financement du secteur sanitaire et social.
- Améliorer la qualité de la gestion des services de santé.
- Améliorer le système de gestion des équipements et infrastructures du secteur de la santé.
- Renforcer les capacités du suivi/évaluation et de gestion des informations stratégiques du système de santé.
- Renforcer les stratégies novatrices et le partenariat public privé au niveau opérationnel du système de santé.
- Renforcer les capacités d’hébergement des hôpitaux.
- Améliorer les conditions de travail des personnels de santé qui ne sont pas satisfaisantes parmi lesquelles :
– les salaires non adaptés à leurs conditions de vie,
– les équipements et matériels techniques inadaptés, usés et obsolètes,
– la médiocrité de la maintenance des nouveaux équipements.
– la mise en place de dispositifs d’hygiène dans tous les services tels que les lavabos pour se laver les mains, des savons liquides, des essuie-mains, la rectification du cycle de stérilisation, etc.
Tous ces problèmes augmentent l’inquiétude du personnel quant à la qualité des soins dispensés, au contrôle des infections nosocomiales et à la protection des personnes.
L’insuffisance du personnel qualifié a été identifiée aussi comme l’un des principaux problèmes des hôpitaux.
La participation dans la gestion et le développement des hôpitaux par le personnel hospitalier est limitée, alors qu’ils sont les acteurs clés de la communauté hospitalière. Nous devons donc développer des stratégies de motivation du personnel.
c) l’accès à l’électricité
Le secteur énergétique en Guinée est toujours en situation de crise même si la construction du barrage de Kaléta demeure une avancée. Nous continuerons la construction des barrages sur le fleuve Konkouré à savoir Souapiti (540MW) et Amarya ainsi que la construction de micro barrages.
La capacité de production demeure insuffisante, l’approvisionnement irrégulier, le prix de l’électricité en Guinée est très élevé et l’accès au réseau électrique très limité. L’énergie africaine coûte deux fois plus que celle des autres régions en développement, et son approvisionnement n’est pas fiable. En Guinée, la croissance des connexions des ménages au réseau électrique est inférieure à la croissance de la population, avec pour résultat le déclin d’un taux d’électrification déjà faible. Les manifestations de la crise actuelle sont les symptômes de problèmes plus profonds caractérisés par une corruption généralisée dans le secteur de l’électricité.
L’étendue de la crise énergétique s’illustre par le recours de plus en plus fréquent en Guinée à des solutions d’urgence en matière énergétique. Pour faire face aux délestages, les services de l’EDG ont eu recours à des centrales thermiques (Tombo), c’est une solution à court terme avec des coûts de production extrêmement élevés qui avoisinent les 3-4 % du produit intérieur brut (PIB).
Ce recours à l’énergie d’urgence est la conséquence d’un manque de planification et d’approvisionnement à une échelle colossale. Les problèmes énergétiques de la Guinée sont profonds, et exigeront un effort concerté pour les résoudre.
La résolution de ces problèmes et l’assurance de la distribution de l’énergie électrique dans tous les foyers en Guinée nécessitera des investissements importants. Pour les attirer, il faudra assurer la solidité des institutions du secteur énergétique (ce qui est réalisable par le biais d’une approche nouvelle et intelligente de la réforme) et amplifier considérablement les échanges d’énergie transfrontaliers. Les institutions de financement du développement et les bailleurs de fonds bilatéraux ont des rôles déterminants à jouer dans ces deux domaines.
Malgré tout, les problèmes de l’Électricité de Guinée (EDG, une entreprise publique) sont surmontables. Le début doit être une volonté politique du gouvernement d’opter pour une gestion transparente de ladite entreprise. Il faut que l’État investisse dans l’achat de nouvelles turbines pour répondre à un besoin immédiat mais à terme nous devons mettre en place une politique d’électrification par la construction de micro barrages beaucoup moins couteux pour l’État et le contribuable.
L’Etat doit penser à la mise en place de nouvelles sources d’énergie et à une politique de vulgarisation de l’énergie solaire comme la construction d’une centrale solaire dans la région de Siguiri.
Nous nous engageons à fournir un minimum de lumière en milieu rural notamment dans les zones les plus reculées du pays en fournissant des kits solaires composés de 2 à 4 ampoules ainsi qu’un panneau solaire. Nous souhaitons faire fabriquer ces panneaux solaires en Guinée.
Nous nous engageons à assurer la formation de jeunes techniciens compétents, en les envoyant dans de grandes écoles d’électricité et de mécanique.
Tout comme la plupart des entreprises de gestion d’énergie en Afrique, l’EDG devrait être en partie privatisée.
Enfin, avec la création de marchés sous-régionaux pour l’énergie électrique, des échanges transfrontaliers plus importants pourraient aider à stimuler l’investissement requis dans la production à bas coût. La Guinée pourrait devenir le premier pays producteur d’électricité d’origine hydro-électrique de la sous-région dans les prochaines décennies à conditions que nous y mettions les ressources.
d) la réduction de la corruption
Selon les experts, « La corruption est un problème structurel touchant l’ensemble de la société. Elle concerne aussi bien le secteur privé que le secteur public. Elle touche à l’éducation, au système économique de base, au système de réglementation, à la gestion de l’économie et, plus généralement, aux valeurs éthiques ».
Plus les règles sont claires et la réglementation efficace, moins il y a de corruption.
Depuis l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la corruption en 2003, ce fléau relève du droit pénal dans la plupart des pays. Le problème se pose au niveau de l’application efficace de la loi. C’est vrai non seulement pour la corruption mais aussi pour bien d’autres questions…
Les actions des institutions et la volonté politique ont un rôle important dans cette lutte, mais on a tendance à sous-estimer l’importance de la culture et des valeurs. Au Nigéria par exemple des associations liées à l’organisation Transparency International encouragent la mise en œuvre de réformes pour garantir la transparence dans la gestion privée et publique des transactions aux niveaux national et international. Je pense que nous devons nous inspirer du modèle du Nigéria qui a fait ses preuves et le transposer en Guinée.
Par exemple, une des missions importantes de ces associations est d’impliquer les citoyens directement dans la dénonciation des actes de corruption et la lutte contre la fraude.
La lutte contre la corruption nécessite des changements de fond au niveau des comportements et des institutions (surligné par la candidate, note de WATHI).
Nous nous engageons à lutter contre les corruptions à toutes les échelles, qu’elles soient petites, grandes ou systémiques en impliquant des associations liées à l’organisation Transparency International.
La Guinée a besoin de redorer son blason, afin que les entreprises étrangères retrouvent le chemin de la confiance et reviennent investir dans notre pays. C’est notre plus grand souhait. Il y va de l’intérêt de la nation.