La situation de l’éducation
WATHI propose une sélection de documents sur le contexte économique, social, politique, sécuritaire et alimentaire du Tchad. Chaque document est présenté sous forme d’extraits qui peuvent faire l’objet de légères modifications. Les notes de bas ou de fin de page ne sont pas reprises dans les versions de WATHI. Nous vous invitons à consulter les documents originaux pour toute citation et tout travail de recherche.
Tchad : Plan National de Développement 2013-2015
Ministère du Plan, de l’Economie et de la Coopération Internationale
http://www.td.undp.org/content/dam/chad/docs/UNDP-TD-PLAN-NAT-DVLP-2013.pdf
Extraits
Les stratégies retenues sont :
- Le développement de l’accès élargi à l’éducation de base
- L’amélioration de la qualité de l’éducation
- L’amélioration de gestion et de la gouvernance du secteur
Les actions/projets et programmes à mettre en œuvre sont :
A- Enseignement primaire, moyen, secondaire général, technique et professionnel
- a) Le développement de l’accès élargi à l’éducation de base
Programmes en cours
- Programme d’Éducation de Base et Parité de Sexe
- Projet de revitalisation de l’éducation de base au Tchad
- Projet d’Appui à l’Enseignement Bilingue (PAEB IV) ;
- Projet de Développement de l’Enseignement Bilingue Primaire (PRODEB Primaire).
Nouveaux projets
- Projet Construction des infrastructures scolaires et professionnelles
- Projet acquisition de tables bancs ;
- Projet Acquisition de livres, matériels ;
- Projet Recrutement des Enseignants des métiers et des enseignants contractuels
- b) L’amélioration de la qualité de l’éducation
Nouveaux projets
- Projet d’appui au secteur de l’éducation (PASE)
- Projet Formation Instituteurs Bacheliers, maitres communautaires
- c) L’amélioration de gestion et de la gouvernance du secteur
Nouveaux projets
- Projet d’Appui à la Réforme du Secteur de l’Éducation au Tchad
- Projet d’appui à la Mise en Œuvre de la politique Sectorielle pour l’éducation au Tchad
- Projet Suivi Évaluation des enseignants
B- Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
- a) Renforcement des capacités d’intervention des institutions
Projets en cours
- Renforcement des capacités d’accueil des Étudiants pour la période 2012-2014
- Projet d’extension des Universités de Mongo et Moundou
- Projet d’acquisition des équipements
- Projet d’achat des livres
Nouveaux projets
- Programme de constructions, d’extension et d’équipements des structures de formation universitaire
- b) Amélioration de la qualité des formations
Nouveaux projets
- Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur au Tchad
- Projet renforcement des capacités de gestion des établissements
- Renforcement des capacités des Enseignants
Le coût du secteur éducation nationale s’élève à : 382 475 007 264 FCFA dont
Le coût de l‟ enseignement supérieur s’élève à : 137 390 607 264
Politique nationale de l’emploi et de la formation professionnelle au Tchad (PNEFP), 2014
Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi
https://www.ilo.org/dyn/natlex/docs/MONOGRAPH/99039/118042/F1303047363/TCD-99039.pdf
Extraits
Entre 1991 et 2002, le Tchad a bénéficié du programme Education Formation Emploi (EFE), financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et exécuté par le Bureau International du Travail (BIT) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO). Le projet visait à adapter l’éducation et la formation professionnelle afin de lutter contre le chômage, de réduire la pauvreté et de permettre au grand nombre de citoyens de participer à la construction et à la croissance du pays. Dans ce cadre, plusieurs organes ont été créés et un dispositif mis en place (le Comité National pour l’Education, la Formation en liaison avec l’Emploi (CONEFE), l’Observatoire pour l’Education en Formation avec l’Emploi (OBSEFE), le Fonds National d’Appui à la Formation Professionnelle (FONAP) et la défunte Cellule de Concertation et de Coordination(CCC).
L’arrêt du financement du PNUD en 2002 a initié une période d’incertitude et d’immobilisme comme le CONEFE. Le Diagnostic de la Formation Professionnelle du Tchad révèle que c’est bien l’état du système éducatif technique et professionnel qui explique la faiblesse des ressources humaines et des compétences, laquelle constitue un frein à la productivité ainsi qu’à l’insertion professionnelle.
Rappel des principales conclusions du diagnostic du système éducatif tchadien
Les principaux défis et contraintes au développement de l’éducation au Tchad, identifiés par le récent diagnostic du système éducatif tchadien sont les suivants :
- L’éducation de la petite enfance est très peu développée au Tchad. Seuls 1,73% des enfants participent à ce niveau d’enseignement destiné aux enfants de 3 à 5 ans, (37% des écoles sont à N’Djamena). Des 267 écoles qui accueillaient 21.209 enfants du préscolaire en 2009/2010, 61% sont des écoles privées, 26% sont des écoles communautaires et seules 13% sont publiques.
- L’éducation de Base est marquée par une couverture quantitative insuffisante et inéquitable : (i) le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est de 94% mais le Taux Net de Scolarisation (TNS) est de 65,6 %, indiquant que 34,4% des enfants de 6 à 11 ans sont en dehors de l’école ; plus de 800 000 enfants de 9 à 14 ans ne sont pas scolarisés. Même si en 10 ans, l’accès à l’enseignement primaire est passé de 85% en 2000 à 113% en 2010, le taux d’achèvement au primaire a stagné autour de 37% en moyenne (28% pour les filles) durant la même période.
- De fortes disparités sont relevées : Le taux brut de scolarisation varie de 95% au Sud à 20%-40% au Nord. Le taux d’achèvement connait de fortes variations zonales : 74,5%, 61,8% et 60% respectivement dans le Mayo Kebbi Ouest, le Logone Occidental et la Tandjilé ; et 8,1%, 6,9%, 6,3% et 6,2% respectivement dans le Barh El Gazal, le Borkou, le Sila et le Lac. L’indice de parité: filles / garçons varie de 0,7- 0,80 au Sud à 0,40 et 0,60 au Nord et à l’Est.
- Des taux de redoublements et d’abandons élevés qui expliquent la stagnation du taux d’achèvement. Le taux de redoublement est de 22% pour l’ensemble du cycle (25,3% au CP1 et 24,3 au CM2). Celui de l’abandon est de 15,7 au CP1 dont 15,4% pour les garçons et 16,1% pour les filles. Une répartition peu équitable des offres éducatives: (i) plus de la moitié (51%) des écoles primaires sont à la charge des communautés, surtout dans les zones rurales ; (ii) les maitres communautaires représentent 74% du total des enseignants des écoles publiques et communautaires.
- Une faible qualité et une insuffisance des installations physiques : (i) seulement 25% des salles de classe sont construites en dur ; (ii) la croissance des effectifs des collèges exerce une pression inappropriée sur l’emploi des classes primaires par les collégiens ; (iii) seuls 26% des écoles disposent de latrines dont seulement 16% sont séparées (Garçons /Filles) ; (iv) 48 % des écoles ne dispensent pas un cycle complet d’apprentissage ; (v) un ratio élèves/classe de 64 en moyenne et de plus de 100 dans les petites classes des écoles des zones urbaines dans un contexte où la population scolarisable va doubler en 2030.
- Un fort taux d’analphabétisme (78%) avec de fortes disparités (taux de 45% et 57% à N’Djamena et Mayo-Kebbi Ouest et de 97% et 96% respectivement dans le Barh El Gazel, et le Lac ; (ii) 69% chez les hommes et 86% chez les femmes. Une très faible efficacité du dispositif de l’Alphabétisation : très peu d’apprenants arrivent au niveau 2. (60% des apprenants sont inscrits au niveau 1; 29% sont au niveau 2 et seuls 11% sont dans le niveau post alphabétisation).
- Des acquis d’apprentissages qui restent limités : (a) les évaluations du PASEC en 2004 et 2010 montrent que : (i) 1 élève sur 4 a obtenu un score moyen de 10 sur 100 quelle que soit l’année enquêtée ou la discipline testée; (ii) le pourcentage d’élèves en situation d’échec scolaire a augmenté de 26,8% à 30,7% entre 2004 et 2010 en Français et de 28,9% à 33,9% en mathématiques pour la même période ; (iii) les performances des élèves des écoles arabophones sont en moyenne autour de 40% ; (b) 74% des enseignants des écoles communautaires et écoles publiques sont de faible niveau de qualification et reçoivent de modestes rémunérations, souvent irrégulièrement payées ; (c) le temps d’apprentissage est faible (environ 3 mois de perdus) du fait de l’absentéisme des élèves et enseignants et du retard de la rentrée des classes) ; (d) le nombre des manuels scolaires et guides pédagogiques est insuffisant : (i) 1 manuel pour 4 élèves en français et en mathématiques et 1 manuel pour 7 élèves en sciences ; (ii) 1 guide de lecture et 1 guide de calcul pour 3 enseignants et 1 guide des sciences pour 7 enseignants.
- L’enseignement moyen, organisé en 4 années, qui s’adresse aux enfants de 12 à 15 ans ayant terminé avec succès l’enseignement primaire est peu développé. Le taux brut de scolarisation à ce niveau était de 21% (18% pour les filles et 41% pour les garçons) en 2010/2011 avec de grandes disparités régionales. Le TBS varie de 1%, 3% et 4% respectivement dans les régions de Tibesti, Sila et Kanem à 69%,81% et 94% à Mayo Kebbi Est, la ville de N’Djamena et Mayo Kebbi Ouest. Le manque d’enseignants qualifiés en nombre suffisant est une contrainte majeure pour ce sous-secteur. En 2010/2011, seuls 18% des admis en 6eme arrivent en 3eme. Les taux de redoublements sont très élevés (19,2% en moyenne et 20,7% en 6ème).
- L’enseignement secondaire comprenant l’enseignement secondaire général et l’enseignement technique et professionnel accueille les enfants âgés de 16 à 18 ans. Le taux brut de scolarisation au niveau de l’enseignement secondaire général se situe à 19% dont 30% pour les garçons et 9% pour les filles. Seuls 17,8% des enfants inscrits en seconde arrivent en fin de cycle.
- Les effectifs scolarisés dans le secondaire technique et professionnel ne représentent que 1,5% des effectifs totaux du secondaire. En 2009/2010, le secondaire technique et professionnel comptait 33 établissements enregistrés dont 18 publics et 15 privés. Le problème de débouché pour les sortants pourrait constituer un sérieux frein au développement de ce type d’enseignement qui ne bénéficie que de 2.9% des dépenses courantes d’éducation en 2012. Les données du tableau ci-dessous indiquent l’évolution des effectifs d’élèves et du nombre de filières selon les secteurs de formation.
Avec 8596 élèves, le secteur public assure les formations dans 35 filières, contre 25 pour le secteur privé qui compte 2011 élèves formés en majorité dans les filières du secteur secondaire (15 sur 25). Les deux secteurs public et privé totalisent quelque 10 607 élèves, ce qui parait manifestement insuffisant pour répondre aux besoins de l’économie.
- Les écoles normales d’instituteurs (ENI), au nombre de 22 en 2010/2011 ont pour vocation la formation des enseignants pour le cycle primaire. Les ENI forment 3.000 instituteurs chaque année. Cependant tous les sortants de ces écoles ne sont pas automatiquement recrutés dans le corps des enseignants. Plus de 10.000 formés par les ENI au cours des dernières années ne sont pas encore recrutés en 2012.
- L’enseignement supérieur au Tchad comptait, en 2010/2011, 47 établissements dont la moitié relevait du secteur privé. Ces établissements ont accueilli 20.349 étudiants dont 4.659 filles la même année (23%). Les établissements publics (universités et Instituts) accueillent 72% des effectifs du supérieur (les filles ne représentant que 19% des effectifs. La répartition des effectifs dans les universités publiques montre une prédominance des sciences sociales et humaines (45%).
Aujourd’hui, la couverture de l’enseignement universitaire et technologique est satisfaisante dans la mesure où toutes les villes importantes abritent les structures idoines, mais c’est leur finalité et leur qualité qui demeurent problématiques en raison de :
- L’insuffisance des ressources humaines ;
- L’inadéquation de la pertinence et de l’efficience des programmes de formation et leur articulation sur le monde du travail ;
- L’absence de passerelles entre les entreprises et les structures d’enseignement du supérieur. Universités et entreprises fonctionnent en vase clos : très peu de formations pratiques et de stages en faveur des étudiants.
Les coûts unitaires pour l’enseignement supérieur sont 30 fois plus élevés que ceux du primaire, avec plus de 72% des dépenses courantes hors salaires attribuées aux biens et services (bourses incluses). Ces coûts élevés constituent une contrainte majeure pour l’expansion de l’enseignement supérieur dans le pays.
- Le financement public de l’éducation est insuffisant et principalement destiné aux salaires : 2,5% du PIB attribué à l’éducation au cours des 10 dernières années, soit 10,3% du budget de l’Etat en 2010, dont 53% pour l’enseignement primaire et 6% pour l’alphabétisation. En 2011, les ressources affectées aux secteurs sociaux (Education, Santé, Affaires sociales, Jeunesse et Sport, et Assainissement Public représentaient 17,3% des dépenses publiques. Les ressources de l’éducation et de la Santé étaient respectivement de 9.4% et de 6.03%. Le coût unitaire par élève au primaire est d’environ 25 000 FCFA. La faiblesse de coût s’explique par la présence d’un nombre important d’enseignants payés à faible salaire par les communautés, par le ratio élève maitres très élevé, par des dépenses non salariales très faible.
11. L’efficacité de la gestion du système d’éducation doit être sérieusement améliorée : (a) l’allocation des ressources humaines et matérielles aux écoles est très aléatoire ; (b) le pilotage et l’évaluation des résultats des apprentissages des élèves sont quasi inexistants en dehors des examens classiques ; (c) les instruments, moyens matériels et humains de gestion, de suivi-évaluation du système éducatif aux niveaux national et déconcentré sont insuffisants; (d) la gestion financière et des ressources humaines est fortement centralisée ; (e) les capacités des structures déconcentrées sont encore très limitées.
Rapport de la mission conjointe de promotion des droits de l’homme en République du Tchad, 2013
La Commission africaine des droits de l’homme et des Peuples
Extraits
Une délégation de la Commission africaine des droits de l’homme et des Peuples (la Commission) a mené une mission conjointe de promotion des droits de l’homme au Tchad du 11 au 19 mars 2013.
Rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur
C’est avec le Dr Adoum Goudja, Ministre de l’enseignement supérieur que la délégation de la Commission a eu des échanges sur l’état des lieux des universités tchadiennes notamment le nombre d’universités qui existe, le nombre d’étudiants, la qualité des enseignements, le problème des bourses et celui de l’expatriation des étudiants. Le Ministre a rassuré la délégation de l’engagement de son Gouvernement à améliorer le secteur de l’enseignement supérieur.
Il a d’entrée de jeu informé la délégation que son Gouvernement venait de débloquer 4 milliards de francs CFA, dans le cadre d’un partenariat avec la République de Cuba, pour la formation d’une centaine de médecins. Il a relevé qu’à ce jour, son pays compte plusieurs universités publiques à l’instar de l’Université de N’Djamena dotée d’une faculté de médecine, l’Université Roi Fayçal dont les enseignements sont dispensés en langue arabe, l’Université d’Abéché qui, elle aussi, a une faculté de médecine, l’Université de Saar et l’Université de Bongor.
Le Dr Adoum Goudja à également souligné que son pays compte plusieurs instituts publics notamment l’Institut de formation en pèche d’Abéché et l’Institut Universitaire de Pétrole de Mao, Institut sous régional qui a pour principal objectif de former des ingénieurs dans le domaine du pétrole. Quant aux instituts privés, le Ministre a affirmé qu’ils se comptent en centaine et sont concentrés pour la plupart dans la ville de N’Djamena. Ces institutions, d’après le Ministre, sont créées conformément à la législation en vigueur et elles bénéficient des subventions étatiques.
Sur le nombre d’étudiants, le Dr Adoum Goudja a fait noter que son pays compte à l’heure actuelle 25 000 étudiants alors qu’en 2000 il y en avait que 5000. Il a poursuivi en affirmant que depuis plus d’un an, le problème de grève des étudiants a été résolu avec le payement des bourses.
D’après lui, ces 23 derniers sont associés aux conseils académiques et sont dès lors consultés lorsque des décisions importantes sont prises. Le Ministre a tout de même reconnu que les infrastructures universitaires existantes ne sont pas à même d’accueillir tous les bacheliers. C’est ainsi que les familles sont contraintes à se battre pour envoyer leurs enfants soit dans le secteur privé soit dans les universités étrangères.
Quant à la qualité des enseignements dispensés aux étudiants, le Ministre a informé la délégation que le système universitaire tchadien est désormais arrimé au système LMD (Licence – Master – Doctorat). Le Ministre a aussi relevé la mise sur pied d’un BTS national et d’une licence professionnelle qui permettront de limiter les failles orchestrés par les instituts privés.
La priorité du Gouvernement, a-t-il indiqué, reste le renforcement de la qualité des enseignements dans les secteurs de la médecine, de l’agronomie et de l’élevage. A la question de savoir si les droits de l’homme étaient enseignés dans toutes les universités, le Dr Adoum Goudja a répondu par la négative. Il a fait savoir que compte tenu du manque de ressources humaines, cet enseignement est fait beaucoup plus dans les facultés de droits.
Sur ce point, les membres de la délégation ont fait savoir au Ministre que l’éducation aux droits de l’homme devrait être systématique dans toutes les facultés.
Concernant la question relative au genre, le Ministre a souligné que des efforts considérables sont faits par le gouvernement. Il a fait remarquer qu’il y a des femmes Ministres, doyennes de facultés,… Il en outre mentionné qu’au niveau de l’enseignement primaire, les femmes sont plus nombreuses que les hommes et qu’au Tchad, il est strictement interdit de chasser les filles enceintes dans les établissements scolaires.
Pour conclure, le Dr Adoum Goudja a souligné que bien qu’il existe une volonté politique de résoudre le problème de l’enseignement supérieur au Tchad, des difficultés liées à la carence des ressources humaines persistent. A cela, a-t-il précisé, s’ajoute le manque d’infrastructures. Les accords de coopération avec les universités étrangères notamment l’université de Liège et certaines universités des pays arabes sont à encourager.
Rencontre avec le ministre de l’Enseignement fondamental
C’est entouré de ses collaborateurs que le Ministre de l’enseignement fondamental M. Hassan Tcholnaye a reçu les membres de la délégation. Les échanges ont porté sur l’état des lieux de l’enseignement fondamental au Tchad, notamment les différentes catégories d’enseignement qui constituent l’enseignement fondamental, le nombre d’élèves et d’enseignants, et la qualité de l’enseignement. La question de l’enseignement aux droits de l’homme et la scolarisation des filles ont également été abordées.
Le Ministre a informé la délégation que depuis 1992, le Tchad a fait beaucoup d’efforts dans le domaine de l’éducation malgré les périodes de conflits qu’il a connu. Il a fait noter que l’enseignement fondamental au Tchad regroupe les cycles pré-primaire, primaire et secondaire.
D’après lui, le Tchad compte près de 2 millions d’élèves et 20 mille enseignants dont 70% sont des maitres communautaires qui jusqu’à tout récemment étaient pris en charge par les parents d’élèves. Le Ministre a également soutenu que l’éducation est gratuite et obligatoire au Tchad et que bien qu’il existe des écoles religieuses (chrétiennes et musulmanes), le principe de laïcité et les règles établies par le Gouvernement sont respectés.
Sur la qualité de l’enseignement, le Secrétaire Général du Ministère, a souligné que l’accent est mis sur la morale. C’est ainsi que des cours d’éducation civique sont dispensés aux élèves et un centre national de curricula a été mis sur pied dans l’optique de veiller à ce que cette éducation soit effective. Des manuels d’éducation ont été distribués aux 23 régions du pays. En outre, d’après les responsables du ministère, les droits de l’homme sont pris en compte dans la formation et très souvent, des programmes de lutte contre la violence sont diffusés dans les radios.
Concernant la scolarisation des filles, le Ministre a reconnu que cela constitue encore un problème majeur au Tchad. D’après lui, seulement 47% des femmes sont scolarisées. Mais depuis 2001, des efforts sont faits pour renverser cette tendance. L’éducation des femmes est désormais obligatoire. Les pratiques telles que les mariages forcés et précoces, une des causes d’abandon scolaire chez les filles, sont interdites et sanctionnées.
Sur la question relative à la lutte contre l’analphabétisme, le Ministre a relevé que ce problème concernait beaucoup plus les personnes âgées. Pour y remédier, l’Etat a construit des centres d’alphabétisation notamment, celui de Ndjore. En outre, il a fait état de l’existence de la loi No 16 de 2004 portant organisation du système éducatif tchadien qui prend largement en compte la lutte contre l’analphabétisme. Le Gouvernement a aussi, dans le cadre de cette lutte, bénéficié de l’appui de la Banque islamique à travers le programme PALAM.
Concernant l’éducation non formelle, le Ministre a relevé qu’elle concerne les enfants de la rue et dans une certaine mesure les enfants soldats. Des centres auraient été créés dans les 10 arrondissements de N’Djamena, bien que leur nombre reste encore limité.
Avec le soutien du Qatar dans le cadre du projet d’appui à la réforme de l’éducation (13 millions de dollars), le Gouvernement compte ainsi construire ces centres dans toutes les régions du pays et mettre sur pied une alphabétisation fonctionnelle. Le Ministre a tenu à souligner qu’il y a une prise en charge par l’Etat de la scolarisation des enfants soldats et que de plus en plus, l’Etat modernise la situation des talibés.
Sur la question relative à l’organe de contrôle du secteur de l’éducation, les responsables du ministère ont affirmé que le contrôle se fait par les inspecteurs généraux. En plus, il existe une commission nationale d’examen et une autre en charge des affectations des enseignants. D’après le Ministre, il existe dans chaque région une délégation régionale du ministère de l’éducation et chaque département compte une inspection. Le rôle de tous ces organes est d’assurer que les mesures prises au niveau national sont mises en application.
Pour conclure, le Ministre a insisté sur les défis qui persistent encore notamment le manque de moyens financiers, le faible taux de scolarisation des filles et l’alphabétisation des adultes.
Credits Photo: Défense
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Un très bon article. J’y trouve mon compte. Merci