WATHI propose une sélection de documents sur le contexte économique, social et politique en Sierra Leone. Chaque document est présenté sous forme d’extraits qui peuvent faire l’objet de légères modifications. Les notes de bas ou de fin de page ne sont pas reprises dans les versions de WATHI. Nous vous invitons à consulter les documents originaux pour toute citation et tout travail de recherche.
Perspectives économiques en Sierra Leone
Groupe de la Banque Africaine de Développement
Performance économique et perspectives
Avec la découverte de minerai de fer en 2011, le secteur extractif est devenu le principal moteur de la croissance, générant un taux de croissance sans précédent de 21 % en 2013. Toutefois, suite à la baisse des cours du minerai de fer et à l’épidémie du virus Ebola en 2014, l’économie s’est contractée de 20,6 % en 2015. La remise en exploitation de l’une des deux compagnies de minerai de fer a favorisé une reprise économique, avec un taux de croissance de 6,3 % en 2016, estimé à 5,7 % en 2017. Les perspectives pour 2018 et au-delà restent difficiles, en raison de l’incertitude des cours du minerai de fer. La croissance du PIB devrait s’établir à 6,1 % en 2018 et 6,5 % en 2019.
Indicateurs macroéconomiques – Évolution
Conjugués aux effets des deux chocs, un plus faible volume de recettes et d’importants besoins de dépenses ont détérioré la situation du budget. Le déficit budgétaire représentait 6,5 % du PIB en 2016 et est estimé à 5,8 % pour 2017. La contraction des recettes d’exportation a créé une pénurie de devises, qui a entraîné, en 2016, une forte dépréciation du leone par rapport au dollar EU (20 % en moyenne). Celle-ci a enclenché une tendance à l’inflation, avec un taux annuel moyen de 11,5 % en 2016 et un taux estimé à 18,4 % en 2017, tous deux nettement supérieurs aux objectifs à un chiffre fixés par les autorités. Cette évolution a bousculé la politique monétaire tout au long de la période. Pour contenir la pression, les autorités monétaires ont adopté une politique de rigueur monétaire en relevant le taux directeur de 11 % à 12 % en 2016, puis à 13 % en 2017. Le pays reste exposé à un risque modéré de surendettement. Le recours à des financements non concessionnels doit être évité.
Facteurs positifs
Même limitée, une diminution du déficit des infrastructures routières, énergétiques et de télécommunication aidera à stimuler la croissance économique et à réduire la pauvreté grâce au développement du secteur privé et à l’attraction de l’investissement direct étranger. Elle pourrait également soutenir la dynamique de diversification économique actuellement préconisée par l’État et les partenaires au développement. En 2018, la Sierra Leone organisera ses sixièmes élections démocratiques depuis la fin du conflit. Elle est classée 39e sur 163 pays pour l’indice mondial de la paix 2017. Compte tenu de la situation et des attentes actuelles, cette paix relative pourrait toutefois être mise à rude épreuve au cours des mois entourant les élections présidentielles et législatives de mars 2018.
Facteurs négatifs
L’habituelle faiblesse des recettes a été aggravée par la baisse des cours du minerai de fer et la cessation subséquente des activités du secteur. Les recettes sont tombées de 13 % du PIB (hors minerai de fer) en 2013 à 10 % en 2015. L’accroissement de l’emprunt intérieur est préoccupant, et les coûts de financement de l’État pourraient considérablement augmenter. L’ajustement des dépenses sera difficile au cours de l’année électorale et pourrait s’écarter du programme de la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international.
Des signes indiquent que le premier examen prévu par la FEC ne sera pas satisfaisant au motif que l’État n’a pas suffisamment réduit le déficit budgétaire. Cette situation pourrait aggraver le taux d’inflation, actuellement en progression. La dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières rend le pays extrêmement vulnérable aux chocs extérieurs. Toutes ces difficultés sont encore aggravées par le manque de pratiques de bonne gouvernance : ce pays fragile continue d’enregistrer de médiocres résultats dans la plupart des évaluations internationales de la lutte contre la corruption
Sierra Leone Extractive Industries Transparency Initiative (SLEITI)
Extractive Industries Transparency Initiative
Overview
Political stability has led to a revival of economic activity, including in the natural resource sector. The rise of mineral prices until 2011 resulted in a surge of new mining licenses and exploration. However, in recent years, falling commodity prices and low currency combined with the 2014 Ebola outbreak has had a considerable negative impact on mining operations and economic growth. Notwithstanding, the extractive sector remains the key driver of growth in these challenging times.
Prudent management of natural resources is a pillar of the national Agenda for Prosperity and there is strong commitment to align the EITI with these reforms. In 2012, Sierra Leone also launched an advanced online repository, making revenues generated from mining companies accessible to its citizens.
Extractive industries contribution to the economy
Tax and legal framework
The Mines and Mineral Act (MMA, 2009) governs the mining sector, whilst the petroleum sector is governed by the Oil/Gas-Petroleum Exploration and Production Act (2011). The fiscal regimes for the extractive sectors are incorporated in the Income Tax Act (2000) (ITA) and its amendments, as well as the Finance Act (2017). The main fiscal tools in the mining sector are corporate income tax and mineral royalty. The main fiscal instruments in the upstream oil and gas sector are royalty and corporate income tax.
Contracts
The government of Sierra Leone does not have a contract disclosure policy. Information on companies’ shareholding structures is now available in its on-line Mining Cadastre Administrative System (MCAS). However, both the Extractive Industries Revenue and SLEITI Bills have provisions and objectives which are intended to promote contract disclosure. The bills have not yet been passed into law.
Licenses
The National Minerals Agency is the principal point of contact for the general public in all matters to do with mineral rights.The types of licenses issued include reconnaissance license, exploration license, small-scale mining license and large-scale mining license.
Sierra Leone has one of the best web-based cadastre systems in West Africa. The Mining Cadastre Administration System (MCAS) provides information on license holders, coordinates, application dates, and duration of licence in support of the NMA in the management of mineral rights. In addition to the MCAS, an online repository also provides information on (license) payments made during the year.
Beneficial ownership disclosure
Objectives of beneficial ownership transparency in Sierra Leone
- Due diligence in licensing and preventing conflict of interest
- Preventing transfer mispricing
- Transparency in ownership of extractive assets and rights help by PEPs
- Prevent corruption and illicit financial flows to help maximise revenues from extractives
Progress on implementing beneficial ownership disclosure
Sierra Leone is collecting beneficial ownership information from the 20 largest extractive taxpayers. In addition, steps are being taken to support and improving the due diligence procedures employed by the National Minerals Agency and the Petroleum Directorate in order to make these government agencies better informed in their dealings with prospective commercial partners, and better equipped to lead to the systematic collection and recording of beneficial ownership data.
Sierra Leone EITI plans to organize a series of technical workshops to review current legal and institutional framework for beneficial ownership and build the capacity of relevant stakeholders for the implementation of beneficial ownership. Read Sierra Leone’s beneficial ownership roadmap below for more information.
Production
Iron-ore production remains the key contributor to Sierra Leone‘s GDP growth with over 17 bn MT in 2014 (USD 742m in export value). Despite the increase in production volume in recent years, export values have not increased correspondingly as result of the fall in commodity prices and the decline in the currency. Gold is mostly mined artisanally and presently production comes from alluvial deposits. Diamond is also been mined mainly from alluvial deposits at the Bo, the Kenema, and the Kono districts. Diamond production recorded a decrease of 1.6 percent from 603 thousand carats in 2013 to 594 thousand carats in 2014 due to decline in alluvial diamonds. Rutile production also dropped by 4.4 percent; from 120 thousand metric tons in 2013 to 115 thousand metric tons in 2014. Several offshore oil discoveries have also been announced since 2009. Development of these reserves, which could be significant, is, however, years away.
Revenue collection
The latest EITI disclosures (2014 Report) show that Sierra Leone received USD 58 million in revenue from its extractive industry operations. 85% of these revenues came from the mining sector, with the rest mainly stemming from exploration activities in the petroleum sector. Revenues were mainly collected through mineral royalties (57%), mining licences (9%) and signature bonuses from the award of oil blocks (7%).
Governance
In 2011, an MOU was signed between the Government of Sierra Leone, civil society, and the extractive industries to implement the EITI. These three form the Multi-Stakeholders Group and are responsible for developing policies in line with SLEITI’s Mandate. The SLETI Secretariat is responsible for coordinating the day-to-day operations of the SLEITI and ensure that the decisions made by the MSG are implemented. The National Coordinator is Head of Secretariat and serves as Secretary to the MSG. The Multi-Stakeholder Group is working towards the development of a SLEITI Policy and enactment of the SLEITI Bill which aims to remove legal barriers to implementation.
Deuxième gros diamant découvert en Sierra Leone en moins d’une année !
47carat.com
Le fait est suffisamment rare pour être signalé : un deuxième gros diamant vient d’être découvert en Sierra Leone. Après la trouvaille en mars dernier d’une très jolie pierre, la région de Kono offre de nouveau un somptueux exemplaire de la richesse qu’elle contient dans ses entrailles !
Un nouveau diamant exceptionnel découvert dans la région de Kono
Cette année 2017 s’inscrit dans l’opulence pour ce qui est de la découverte des diamants rares… Si le géant russe Alrosa annonçait ainsi de nouvelles trouvailles exceptionnelles la semaine dernière et tout au long de l’année, la Sierra Leone n’est pas en reste.En effet, ce pays d’Afrique de l’Ouest vient de libérer du cœur de la terre une nouvelle pierre exceptionnelle. Samedi dernier la Sierra Leone Minerals Agency a ainsi annoncé la découverte d’un diamant d’une taille exceptionnelle.
La pierre en question qui a donc de nouveau été mise à jour dans la région de Kono est un diamant de 476 carats ! Cette magnifique trouvaille de couleur jaune serait estimée à plus de 50 millions de dollars d’après les experts. Cependant aucune déclaration officielle n’a pour le moment été faite sur le sujet. Le fabuleux joyau sera ainsi mis aux enchères par les spécialistes New-yorkais de Rapaport Auctions.
Une région particulièrement prolifique
Kono, région diamantifère située dans la partie orientale de Sierra Léone est une zone particulièrement prolifique en diamants. Le même jour, deux autres diamants, certes plus modestes mais qui restent tout de même eux aussi exceptionnels ont été mis à jour. La première pierre pèse ainsi 19,70 carats tandis que la seconde présente un poids de 27,93 carats ! Mais le diamant qui a marqué les esprits, c’est bien évidemment le « Diamant de la paix » comme il a été appelé. Découvert par un pasteur en mars dernier, il s’agit d’une pierre de 709,1 carats.
Autrement dit le plus gros diamant découvert en Sierra Leone depuis 1972. A l’époque, l’ « L’Etoile de la Sierra Leone était ainsi découverte : 969 carats ! Le diamant de la paix est l’un des plus gros diamants déterré par les mineurs en Afrique australe. Il se place ainsi juste après la découverte de 1111 carats faite par Lucara au Botswana en 2015. Et il s’inscrit dans le Top 20 des plus gros diamants au monde.Le nom donné à la gemme représente en effet tout un symbole, un message fort à la communauté internationale.
La Sierra Leone a en effet été le triste théâtre des « diamants de sang » durant la guerre civile qui a ravagé le pays de 1991 à 2002. La région de Kono était au centre du trafic où les « rebelles » échangeaient des pierres contre des armes. L’interdiction d’exportation des diamants de Sierra Leone a finalement été levée en 2003 par les Nation Unies. Une fois que le conflit armé a pris fin.
Sierra Leone Economy 2017
Theodora.com
Economy – overview:
Sierra Leone is extremely poor and nearly half of the working-age population engages in subsistence agriculture. The country possesses substantial mineral, agricultural, and fishery resources, but it is still recovering from a civil war that destroyed most institutions before ending in the early 2000s.In recent years economic growth has been driven by mining – particularly iron ore. The country’s principal exports are iron ore, diamonds, and rutile, and the economy is vulnerable to fluctuations in international prices. Until 2014, the government had relied on external assistance to support its budget, but it was gradually becoming more independent.
The Ebola outbreak of 2014 and 2015, combined with falling global commodities prices, caused a significant contraction of economic activity in all areas. While the World Health Organization declared an end to the Ebola outbreak in Sierra Leone in November 2015, economic recovery will depend on rising commodities prices and increased efforts to diversify the sources of growth. Pervasive corruption and undeveloped human capital will continue to deter foreign investors. Sustained international donor support in the near future will partially offset these fiscal constraints.
GDP (purchasing power parity):
$10.64 billion (2016 est.) $10.2 billion (2015 est.) $12.92 billion (2014 est.)
note: data are in 2016 dollars
country comparison to the world: 158
GDP (official exchange rate):
$4.289 billion (2015 est.)
GDP – real growth rate:
4.3% (2016 est.) -21.1% (2015 est.) 4.6% (2014 est.)
country comparison to the world: 53
GDP – per capita:
$1,700 (2016 est.) $1,600 (2015 est.) $2,100 (2014 est.)
note: data are in 2016 dollars
country comparison to the world: 215
Agriculture – products:
rice, coffee, cocoa, palm kernels, palm oil, peanuts, cashews; poultry, cattle, sheep, pigs; fish
Industries:
diamond mining; iron ore, rutile and bauxite mining; small-scale manufacturing (beverages, textiles, footwear)
Industrial production growth rate:
14% (2016 est.)
country comparison to the world: 2
Labor force:
2.678 million (2016 est.)
country comparison to the world: 110
Gross national saving:
2% of GDP (2016 est.) 2.1% of GDP (2015 est.) -7.2% of GDP (2014 est.)
country comparison to the world: 173
Labor force – by occupation:
agriculture: 61.1%
industry: NA%
services: 33.4% (2014 est.)
Unemployment rate:
9.1% (2014 est.)
country comparison to the world: 105
Population below poverty line:
70.2% (2004 est.)
Budget:
revenues: $558.1 million
expenditures: $738.6 million (2016 est.)
Public debt:
43.3% of GDP (2016 est.) 41.6% of GDP (2015 est.)
country comparison to the world: 108
Exports:
$886.4 million (2016 est.) $569.4 million (2015 est.)
country comparison to the world: 160
Exports – commodities:
Iron ore, diamonds, rutile, cocoa, coffee, fish
Exports – partners:
China 31.3%, Belgium 27.8%, Romania 11.3%, US 7.3%, India 4% (2015)
Imports:
$1.303 billion (2016 est.) $1.575 billion (2015 est.)
country comparison to the world: 173
Imports – commodities:
foodstuffs, machinery and equipment, fuels and lubricants, chemicals
Imports – partners:
China 23%, India 7.9%, US 6.4%, Netherlands 5.1% (2015)
Debt – external:
$1.561 billion (31 December 2016 est.) $1.403 billion (31 December 2015 est.)
country comparison to the world: 157
Stock of direct foreign investment – at home:
$1.629 billion (31 December 2016 est.) $1.296 billion (31 December 2015 est.)
country comparison to the world: 112
Stock of direct foreign investment – abroad:
$9.7 million (31 December 2015 est.) $6.7 million (31 December 2014 est.)
country comparison to the world: 105
Exchange rates:
Leones (SLL) per US dollar – 6,201.4 (2016 est.) 5,080.8 (2015 est.) 5,080.8 (2014 est.) 4,524.2 (2013 est.) 4,344 (2012 est.)
Sierra Leone : un pays qui revient de loin
Alors que la Sierra Leone se remet progressivement de la crise Ebola (épidémie qui a fait 3 600 morts), la croissance économique de ce pays anglophone, membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), devrait atteindre 4,3 %. Après une chute abyssale de 21,5 % en 2015, soit 29 % du PIB. Outre l’épidémie, le pays a été confronté au choc majeur de la perte des cours du minerai de fer (50 % des exportations) entre 2014 et 2015.
La croissance du PIB réel pourrait remonter à 5 % en 2017
Mais, depuis 2016, l’économie repart. « La reprise est là », attestent le gouvernement et les institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international. C’est le secteur des importations, avec de nouveaux projets d’investissement dans le secteur minier, qui a tiré l’économie du pays vers le haut. Notamment, « avec la reprise des opérations dans la mine de Tonkolili, le secteur du fer devrait profiter en 2017 du lancement de la production par la compagnie China Kingho Energy Group, qui avait signé un mémorandum d’accord avec le gouvernement pour 6 milliards de dollars d’investissement dans des projets d’infrastructures et miniers », analyse, pour sa part, la Coface dans un bulletin d’analyse.
Mais l’agriculture s’est aussi bien comportée. L’économie du pays dépend en grande partie de l’agriculture, qui « représente près de la moitié du PIB (46 % en 2008) et fournit environ 75 % de la population active (15-64 ans) dans le pays. La Sierra Leone compte 5,4 millions d’hectares (74 %) de terres potentiellement cultivables. Elle bénéficie d’un certain nombre d’avantages naturels enviables, car elle est située dans l’un des plus grands ports naturels du monde. Le gouvernement, après 2007, a augmenté la répartition budgétaire dans le secteur pour s’établir à 7,7 % en 2009, à un taux de 1,6 % moindre, rendant ainsi la productivité agricole très faible.
Autre symbole de la reprise, ou « frémissement », devrait-on plutôt observer : le secteur du tourisme. Dynamique et attirant un grand nombre de touristes (le nombre d’arrivées de touristes internationaux avait été multiplié par 2,5 entre 2007 et 2013) avant la flambée de la maladie à virus Ebola, ça pourrait repartir, à condition que les risques politiques soient évités, ainsi qu’une résurgence de l’épidémie sous contrôle.
Un point noir : les finances publiques
Les perspectives de croissance pour l’économie sierra-léonaise restent favorables alors que le gouvernement est actuellement confronté à d’énormes difficultés pour s’acquitter de ses obligations financières, telles que le paiement des salaires des travailleurs du secteur public et des partenaires privés qui dépendent de lui. Pour ce faire, le gouvernement du président Ernest Koroma a fait appel au Fonds monétaire international. L’institution a d’ailleurs approuvé un programme de facilité de crédit de 224,2 millions de dollars (199,4 millions d’euros) sur trois ans pour soutenir les efforts de développement du gouvernement dans la lutte contre l’inflation, les dépenses en infrastructures et le renforcement du filet de la sécurité sociale. L’institution a déjà autorisé un premier décaissement de 54,3 millions de dollars.
« Les réformes structurelles visant à améliorer la gouvernance et à améliorer l’environnement des affaires contribueront à accroître le soutien à la participation du secteur privé à l’économie et à promouvoir la diversification économique », écrit le FMI dans un communiqué après une visite de travail dans le pays. Selon lui, la Sierra Leone a montré une résilience remarquable pour surmonter les chocs jumelés de l’effondrement des exportations de minerai de fer et de l’épidémie de virus de l’Ebola.
Austérité à tous les étages
Mais il avertit le gouvernement : « le défi politique immédiat est de rétablir la discipline budgétaire, d’augmenter les réserves de change et de ramener l’économie dans une voie de croissance élevée, de progrès social et viser la stabilité macroéconomique. » En ligne de mire, le déficit qui a été plus élevé que prévu à 8,3 % du PIB. En raison de l’augmentation des opérations sur le marché secondaire pour financer le déficit, la base monétaire a augmenté plus rapidement au second semestre, ce qui a contribué à une forte augmentation de l’inflation.
Les mesures d’austérité se succèdent dans le pays, depuis novembre 2016. Le président a mis en place la suppression des subventions pétrolières qui garantissaient aux Sierra-Léonais les prix les plus bas de la sous-région. Il s’est ensuite attaqué aux dépenses publiques en ciblant le gouvernement, lui-même « interdiction des achats de fournitures de bureau et de voitures ou encore suppression des heures supplémentaires rémunérées. » Des mesures qui satisfairont les investisseurs et les institutions de Bretton Woods, telles que le FMI, mais elles, devraient peser sur les plus démunis.
7% de croissance en Sierra Leone et une volonté de miser sur l’agriculture
Commodafrica
La Sierra Leone s’est bien relevée du double choc du virus Ebola et de la chute de ses exportations de minerai de fer. Sa croissance économique a atteint 6,1% en 2016 et s’achemine vers 7% cette année, selon le Fonds monétaire international (FM). Le Fonds qui lui accordé la semaine dernière un financement (Facilité élargie de crédit) de $ 224,2 millions, avec un premier décaissement immédiat de $ 54,3 millions.
Si la croissance de 6,1% en 2016 porte sur l’ensemble des activités économiques, dont le minerai de fer, les autres secteurs, dont l’agriculture (56% du PIB, selon la Banque mondiale), notamment le riz, le cacao et le café, ont également bien performés à 4,3%. Ceci dit, les Sierra léonais sont confrontés à un taux d’inflation élevé, de plus de 17% en 2016, ce qui pèse sur leur pouvoir d’achat. Mais il devrait se contracter à 12% cette année et descendre en dessous des 10% en 2018, selon les projections du FMI, à 9,5%.
Le photovoltaïque et l’agriculture
Parmi les projets pouvant dynamiser la croissance agricole du pays, celui d’une centrale solaire photovoltaïque ($ 900 millions) lié à un projet agricole ($ 100 millions), a rapporté Awoko début juin. La production d’énergie générée alimentera le volet agricole et vendra au réseau national l’excédent d’électricité. Côté agricole, il est prévu des cultures sur 6 250 ha, la plantation de 2 812 ha de Moringa oleifera -l’arbre de vie, ainsi que des “calcium berries” sur 2 812 ha, toujours selon notre confrère.
Le projet comprend aussi des unités de transformation primaire des produits agricoles ainsi que de productions alimentaires. “Chaque plant de Moringa aura un panneau solaire qui génèrera de l’électricité qui alimentera le réseau national”, avait expliqué, fin mai, le ministre de l’Agriculture, Patrick Monty Jones, qui avait cité l’exemple de la Côte d’Ivoire qui mettait en place d’importants projets agricoles.
La situation économique et financière de la Sierra Leone
Le trésor, direction générale, ministère de l’Économie et des finances de la France
Bien que le secteur agricole reste le principal contributeur au PIB à hauteur de 45%, la Sierra Leone est connue mondialement pour être un grand producteur de produits miniers au premier rang desquels le minerai de fer, les diamants, le rutile et l’or. L’essor récent d’une industrie minière est venu changer les fondamentaux de la croissance : entre 2008 et 2014, le pays a connu d’importants flux d’IDE (de 53 M EUR en 2008 à près d’un milliard d’USD au plus haut en 2011), qui se sont traduits par un quasi-triplement de la part du secteur minier dans le PIB qui est passée de 3,7% à 11,6% du PIB. Avec les activités connexes, le secteur minier représenterait à présent environ 30% du PIB. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à la réactivation du secteur minier à partir de 2011 que le pays a connu de si bonnes performances économiques entre 2012 et 2013 avec des taux de croissance respectifs de 15,2% et 20,1% (TCAM de 7,8% entre 2005 et 2014).
A partir de 2014, le pays a été fortement affecté par l’épidémie d’Ebola et la faiblesse des cours mondiaux du minerai de fer. L’année 2015 a été notamment marquée par l’arrêt de la production des deux principaux exploitants miniers, London Mining et African Minerals, entrainant une contraction de la production de minerai de fer de 50% sur l’année. D’après le FMI, en 2015, l’économie s’est ainsi contractée de 20,6% contre une croissance de 4,6% en 2014. En 2016, la croissance est repassée en territoire positif, à 4,9%.
L’année 2016 a été marquée par des pressions importantes à la dépréciation du Leone (28,7% sur l’année) avec pour conséquence une inflation croissante, atteignant 15,3% en g.a. en novembre, bien au-dessus du plafond de 9,5% que se fixe la Banque centrale. D’après le FMI, le rythme de croissance des prix devrait ralentir à 9% en fin d’année 2017. Sur l’année 2016, les réserves de change sont restées au-dessus de la limite de confort de 3,5 mois d’importations de biens et services. L’année 2016 a été marquée par un creusement du déficit courant qui est passé de 16,3% du PIB en 2015 à 19,3% en 2016 compte tenu de la baisse des flux de donneurs notamment liés à Ebola, qui n’a pas été compensée par la reprise des exportations de minerai de fer.
A moyen terme, le FMI estime le déficit courant autour 15% du PIB. Depuis 2014, toujours d’après le FMI, la dette publique a fortement augmenté passant de 35% en 2014 à 42,4% du PIB en 2015, puis à 53,4% en 2016 ; en 2017, la dette devrait diminuer pour s’établir à 51,7%. Les vulnérabilités du système bancaire se sont accrues avec un ratio de prêts non-performants qui est passé de 22% à la fin 2013 à 31,7% à la fin 2015. En 2016, les autorités ont mis en place des mesures de restructuration des prêts, permettant de baisser le niveau de créances douteuses à 22,7% de l’encours de prêts en décembre 2016.
En 2017, les autorités tablent sur une croissance de 5%. Les perspectives à moyen terme sont positives mais incertaines (+6,6% en 2020), conditionnées à la mise en place d’un certain nombre de réformes dans les domaines budgétaires et financiers, mais également sujettes à divers risques exogènes comme le ralentissement économique chinois, qui entrainerait une baisse des exportations sierra léonaises, une nouvelle baisse des cours du minerai de fer (sous la barre des 40 USD à l’horizon 2017), ou encore un nouvel arrêt de la production de minerai de fer.
En dépit des performances économiques fortes liées au développement de l’industrie minière, les causes sous-jacentes de la fragilité du pays en matière socio-humanitaire n’ont pu être résorbées et ont même été durement aggravées par l’épidémie d’Ebola : ce PMA de 6,5 millions d’habitants présente un IDH de 0,420 (179ème rang sur 188 pays en termes de développement humain, selon le classement du PNUD de 2016) et un PIB par habitant de 696,1 USD/habitant (2015). 75% de sa population est âgée de moins de 35 ans et le chômage des jeunes s’établit à 50%. Plus de 90% de la population occupe un emploi vulnérable et près de 40% de la population vit en zone urbaine.
Ces données datent au mieux de 2014 et ne font pas encore apparaitre les impacts socio-économiques désastreux de l’épidémie d’Ebola (fermeture des écoles, aggravation de la part de la population vivant en dessous du seuil national de pauvreté, moindre fourniture de services de santé hors Ebola et insuffisances dans la prestation des soins de santé maternelle de base, etc.). D’après une étude publiée en 2015 par Innovations for Poverty Action, en partenariat avec la Banque mondiale, 50% des habitants de Freetown ont perdu leurs emplois du fait de l’épidémie d’Ebola.
Les autorités ont ms en place un plan à moyen terme intitulé l’Agenda pour la prospérité 2013-2018 (Agenda for prosperity) qui s’appuie sur les acquis du précédent Agenda pour le changement et qui soutient la vision à long terme du pays, qui est de devenir un pays à revenu intermédiaire à l’horizon 2035. Suite à l’épidémie d’Ebola, l’action du gouvernement est guidée par le Post Ebola Recovery Program.
Parmi les actions à engager, se trouve le développement des infrastructures. Un important déficit d’infrastructures, notamment dans les domaines énergétique et de transport, continue de constituer un goulot d’étranglement important qui limite encore la croissance du secteur privé. La Sierra Leone se situe à la 148ème place du classement Doing Business 2017.
Examen des politiques commerciales de la Sierra Leone en 2017
Rapport du Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce
Principales caractéristiques de l’économie
La Sierra Leone fait partie des pays les moins avancés (PMA); son territoire couvre 71 740 km2 et, d’après les résultats préliminaires du recensement de la population et de l’habitat 2015, sa population est estimée à 7,1 millions d’habitants en 2015 (contre 5 millions en 2004). La population est relativement jeune, 42,4% des habitants étant âgés de moins de 15 ans en 2015, et environ 55% appartenant à la catégorie des 15-64 ans. L’agriculture reste le secteur le plus important en matière de contribution au PIB, bien que sa part ait reculé ces dernières années jusqu’à ne représenter que 40,8% en 2014, en raison de l’essor du secteur minier. Le secteur agricole s’est redressé et ce chiffre est remonté à 53,7% en 2015. Les produits des cultures végétales, et principalement le riz et le manioc, ont constitué l’essentiel de la production. Les parts des sous-secteurs de la sylviculture et de la pêche ont suivi la même tendance générale.
La Sierra Leone dispose de ressources abondantes en minéraux, par exemple le diamant, la bauxite, le rutile et le minerai de fer. L’année 2012 a été pour le pays la première année complète de production de minerai de fer, ce qui a renforcé la contribution du secteur minier au PIB et l’a portée à 12,7% (contre seulement 3,7% l’année précédente), puis à 27,3% en 2014; en conséquence, la contribution de l’agriculture est tombée à un niveau exceptionnellement bas. Le secteur manufacturier est quant à lui marginal en termes de contribution à la production et à l’emploi. Il est principalement composé d’industries légères. Les résultats du secteur des services ont été semblables à ceux de l’agriculture: la contribution de ce secteur au PIB est tombée à 29,3% en 2014 avant de remonter à 37,9% en 2015.
Les conflits et l’épidémie de virus Ebola ont fragilisé la Sierra Leone. La dernière décennie s’est caractérisée par des efforts de reconstruction, soutenus par des entrées considérables d’aide extérieure. Les autorités ont adopté diverses réformes qui ont aidé à améliorer les conditions de l’activité des entreprises. Sur le plan de la gouvernance, la Sierra Leone a globalement progressé depuis 2011 et, en 2015, elle occupait la 25ème place (sur 54 pays) selon l’indice Ibrahim pour la gouvernance africaine.
Des progrès ont été faits dans les composantes de l’indice relatives au développement économique durable et au développement humain, mais les résultats ont été médiocres dans les domaines de la sécurité et de l’État de droit, et de la “participation et des droits de l’homme”. En effet, les progrès sur le plan du développement humain ont été considérables , bien que le pays n’occupe que la 181 ème position sur 187 selon l’indice de développement humain 2015. Grâce à la mise en œuvre de plusieurs stratégies de réduction de la pauvreté, la part de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est tombée de 66,4% en 2003 à 52,9% en 2011 (dernière année pour laquelle des données sont disponibles).
Cependant, l’épidémie de la maladie à virus Ebola en 2013 a mis en péril le processus de reprise et exacerbé les nombreux obstacles au développement économique de la Sierra Leone. Le chômage des jeunes continue de présenter un gros risque pour la stabilité sociale; environ 70% des jeunes (âgés de 15 à 35 ans) sont au chômage ou sous-employés. Le développement du secteur privé est freiné par d’importants obstacles que sont l’insuffisance des infrastructures, les ressources limitées en main-d’œuvre qualifiée, le manque de fiabilité de l’approvisionnement énergétique et le coût élevé du transport.
Entre 2005 et 2009, la Sierra Leone est parvenue à maintenir son déficit budgétaire à un niveau bien inférieur à l’objectif de 4% du PIB fixé par la ZMAO, excepté en 2008. Cependant, ce déficit s’est creusé jusqu’à atteindre 3,7% du PIB en 2010, 4,5% en 2011 et 5,2% en 2012, du fait des dépassements de budget et de la construction d’infrastructures publiques ainsi que de la baisse des recettes publiques totales. En réponse, le gouvernement a entre autres revu à la baisse des projets d’investissements publics et ajourné le paiement de certaines factures; le pourcentage des prêts improductifs a augmenté, en partie en raison du niveau important des arriérés de paiements du gouvernement à l’égard du secteur privé. En 2013, le déficit budgétaire a diminué pour s’établir à 1,6% du PIB grâce à l’envolée de la croissance économique, à une augmentation des recettes, et à de nouvelles réductions des dépenses publiques. Cependant, le déficit public est remonté à 3,3% du PIB en 2014 et à 4,3% en 2015, du fait de la stagnation des recettes publiques totales, malgré des dons en légère augmentation.
La Sierra Leone est très dépendante de l’aide extérieure; entre 2005 et 2013 l’aide publique nette au développement par habitant a été comprise entre 67 et 102 dollars EU, et a culminé à 144,2 dollars EU en 2014. L’encours de la dette extérieure représentait 31,6% du PIB en 2015 (contre 36,1% en 2010) et, selon le FMI, le risque de surendettement est modéré. En 2015, la dette multilatérale représentait 45,6% de la dette extérieure totale et le service de la dette s’élevait à 46 millions de dollars EU, soit 6% des exportations totales de marchandises et services.
Les exportations de la Sierra Leone sont très majoritairement composées de produits minéraux, mais leur composition a évolué pendant la période considérée . Entre 2005 et 2013, les exportations, tirées essentiellement par le minerai de fer, ont été multipliées par près de dix et ont atteint 1,5 milliard de dollars EU. Les exportations se sont diversifiées et concernent désormais, outre les diamants, le rutile, la bauxite, le minerai de fer et les produits agricoles (principalement le cacao). En effet, la Sierra Leone a commencé à exporter du minerai de fer en 2011. En 2012, le minerai de fer a pris la place des diamants pour devenir le premier produit d’exportation, les mines de Tonkolili et Marampa ayant pour la première fois fonctionné à plein régime pendant une année complète.
En 2013, le minerai de fer a représenté 69,7% des exportations totales, tandis que la part des diamants est tombée à 12,2%. À cause de la baisse des cours mondiaux du minerai de fer, les exportations ont reculé en 2014 et sont tombées à 536,2 millions de dollars EU en 2015, lorsqu’une nouvelle chute des cours a entraîné la fermeture des deux mines de fer. La Chine est le principal marché d’exportation pour le minerai de fer de la Sierra Leone. La part des exportations à destination de l’Union européenne, qui est longtemps restée la première destination, est tombée à 26,1% en 2013, au plus haut de la phase d’expansion du sous-secteur du minerai de fer. Elle est remontée à 50% en 2015, en raison de l’effondrement des exportations de minerai de fer . Les exportations à destination des autres partenaires de la CEDAO sont en général peu importantes et ont culminé en 2010, du lait des exportations de riz.
Depuis 2011, les importations de marchandises de la Sierra Leone ont fluctué entre 1,5 et 1,8 milliard de dollars EU, contre 770 millions de dollars EU en 2010 et 341 millions de dollars EU en 2005. En 2011, les importations ont bondi de 122% en raison de l’achat de machines et de matériel de transport pour des projets d’investissements miniers et pétroliers. La part des machines et du matériel de transport dans les importations totales a culminé à 44,1% en 2011 avant de diminuer de nouveau, la phase de mise en place du projet d’exploitation du minerai de fer ayant touché à sa fin. En 2015, la part des produits alimentaires dans les importations totales a augmenté jusqu’à atteindre 34,5% (contre 21,5% en 2014), tandis que celle des combustibles minéraux et des lubrifiants est tombée de 31,2% à 18,2% du fait de la baisse des prix mondiaux du pétrole.
A 709-carat diamond, found in Sierra Leone and known as the “Peace Diamond”, is displayed during a tour ahead of its auction, at Israel’s Diamond Exchange, in Ramat Gan, Israel, Oct. 19, 2017
Crédit photo: Voanews.com