Emploi des jeunes et migrations en Afrique de l’Ouest
Rapport final Sénégal, Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), 2015.
Extraits tirés des pages : 1-3, 46-47, 95-96. [Fr] [En]
FRANÇAIS
Contexte
En Afrique Subsaharienne, le nombre d’actifs s’accroîtra au moins jusqu’en 2050. Dans les 15 prochaines années (2010-2025), la population active africaine croîtra de 17 millions, dont 11 millions en provenance du milieu rural. Ces cohortes de jeunes actifs à insérer dans la vie professionnelle pourraient constituer un formidable levier pour la croissance économique. Elles posent également la question centrale de l’emploi et des secteurs d’absorption des nouveaux actifs (IPAR, 2010)…
D’un autre côté, malgré l’importance de l’agriculture dans l’économie des pays de l’Afrique subsaharienne et sa contribution attendue pour la sécurité alimentaire, la création d’emplois notamment pour les jeunes et l’éradication de la pauvreté, la situation des ruraux s’est peu améliorée. L’exode rural s’accentue et les campagnes se vident. Les exploitations agricoles s’enlisent dans un processus de dégradation continue et deviennent progressivement des unités d’attaches pour des jeunes actifs (ou actives) partis en ville à la recherche de revenus monétaires pour venir en aide aux familles restées au village.
Les jeunes migrants qui arrivent en ville concentrent leurs activités dans le secteur informel, particulièrement le petit commerce. A travers les rues et les autoroutes des grandes villes d’Afrique de l’Ouest, les marchands ambulants (des jeunes migrants essentiellement) vendent des articles divers (habits, ustensiles de cuisine, biscuits, jus, café, arachide, autres produits alimentaires …). Avec l’émergence de la téléphonie mobile depuis quelques années, la vente de cartes téléphoniques occupe désormais une place spéciale dans le commerce ambulant.
A côté de ce commerce qui concerne en majorité des jeunes garçons, un nombre non négligeable de jeunes filles/femmes migrantes travaillent comme femmes de ménage. Malheureusement, au-delà des apparences simples, une analyse de la situation, de la littérature et des données existantes montre que ces activités sont davantage des trappes à pauvreté que de véritables activités pouvant permettre aux jeunes de rentabiliser véritablement leur force de travail.
Parallèlement au flux migratoire des jeunes ruraux vers les villes, se développe un autre flux des zones de production pluviale vers les zones aménagées ou irriguées surtout pendant la saison sèche. Mais, contrairement aux jeunes migrants dans les villes qui s’activent surtout dans le commerce, ceux des zones irriguées s’adonnent à l’agriculture et nouent avec les producteurs locaux des contrats basés généralement sur le salariat ou le métayage…
Le projet « Emploi des jeunes et migration en Afrique de l’Ouest » (EJMAO) vise à explorer les politiques susceptibles de relever les défis de l’emploi auxquels les sociétés ouest-africaines font face. Pour ce faire, la recherche vise à améliorer la compréhension des défis auxquels les jeunes font face dans les zones rurales et à analyser des modèles de migrations et des activités urbaines dans lesquelles les jeunes s’engagent dans les villes.
Une population jeune confrontée au sous-emploi
Au Sénégal, à l’instar de la plupart des pays d’Afrique au Sud du Sahara, ce sont près de 269000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, dont 57% vivent en milieu rural (IPAR, 2010). La question de l’emploi des jeunes, en particulier ceux des zones rurales reste une préoccupation majeure…
Le Sénégal reste caractérisé par une grande proportion de jeunes en âge de travailler. Les résultats de l’enquête EJMAO (2013) le confirment. En effet, les jeunes représentent 49,2% du total de la population en âge de travailler. Cette proportion est à peu près la même dans les trois zones d’étude…
L’analyse de la situation de cette population jeune par rapport à l’emploi nous indique que 67% de ces jeunes occupent un emploi, 22,34% sont inactifs et une très faible proportion (0,15%) est au chômage. 51% des jeunes occupés sont des hommes et 48% des femmes.
A la lumière de ces statistiques, il apparait que les jeunes sénégalais en milieu rural sont moins confrontés au problème du chômage. Cependant, derrière les chiffres de l’emploi des jeunes, se cache ce que d’aucuns appellent du « chômage déguisée (sic)» et qui transparait dans les perceptions qu’ont les jeunes des notions de chômeur, de sous employé et d’inactif utilisées de manière interchangeable. En réalité, les jeunes hommes et femmes sont plus confrontés aux rigueurs du sous-emploi et de l’inactivité (à noter que la ligne de démarcation entre les deux est assez ténue). Cette situation est en partie tributaire de la demande et de l’offre du marché du travail.
Les déterminants de la migration
La recherche de revenus supplémentaires et d’un meilleur emploi (travail) sont des éléments déclencheurs de la migration. Les résultats quantitatifs ont montré que 53% des migrants, hommes et femmes confondus avancent qu’ils ont migré pour chercher des revenus supplémentaires, mais également pour l’obtention d’un meilleur emploi soit 43%. Toutefois, en termes de genre, il est important de préciser qu’en zone urbaine 98,5% du féminin avancent trois raisons principales pour leur migration à savoir : la prise en charge de frais de scolarité, le fait de subvenir à leurs besoins et assister la famille (enfants, mari et parents).
Dans les zones rurales d’arrivée, la recherche du travail reste le principal motif de la migration soit 92% pour les hommes contre 8% pour les femmes dans la zone des Niayes et 74,5% pour les hommes contre 25,5% pour les femmes pour le Delta. Et la contre-saison est considérée comme période idoine pour la migration avec un taux de 77% de migrants qui s’activent sur le marché du travail dans les zones d’arrivée.
De manière spécifique, la migration rurale-urbaine a été expliquée par des niveaux de salaires en milieu urbain plus élevés que les revenus agricoles ou les salaires en milieu rural de manière générale (Mazoyer et Roudart, 1998). Les salaires agricoles sont moins intéressants que les salaires urbains (Flatten, 2002).
Tout comme l’exode rural, la migration rurale-rurale permet aux ménages ruraux de diversifier leurs sources de revenus, de réaliser des investissements productifs agricoles par la transition d’une ligne de production à une autre (cultures de subsistance aux cultures de rente par exemple). Elle est également une stratégie de diversification de risque adoptée par les ménages (Lucas, 1997).
Conclusions et implications des politiques publiques
L’étude réalisée auprès de 1500 ménages et les entretiens collectifs et individuels conduits dans trois (3) zones rurales (Bassin Arachidier, Niayes et Delta) et à Dakar ont permis de caractériser les marchés ruraux du travail et de dégager les profils des jeunes migrants, avant d’esquisser des recommandations à l’intention des décideurs, des organisations paysannes, de la société civile mais aussi des bailleurs.
Les résultats de la recherche sur les caractéristiques du marché du travail rural se présentent en termes d’offre (démographie, niveau d’instruction, accès à la terre) et de demande (système de production, volumes d’investissement et accès au marché). Du côté de la demande, la main d’œuvre se concentre en majorité dans le secteur agricole notamment dans les unités de production agricoles (UPA) et dans le secteur non agricole.
Le marché rural de l’emploi reste donc dominé par l’agriculture qui constitue le «premier employeur » des jeunes et la première source de revenus des ménages. Malgré l’importance de l’agriculture dans l’économie rurale et sa contribution dans la création d’emplois et de revenus, les zones rurales se vident de leurs jeunes hommes et jeunes femmes à la recherche d’un travail plus rémunérateur. En réalité, il ressort de l’étude une certaine précarité des jeunes travailleurs dans les exploitations agricoles familiales dans les zones de départ caractérisées par de faibles niveaux de revenus et peu d’opportunités économiques.
Les résultats révèlent également que les taux d’activité varient d’une zone agro-écologique à une autre et qu’il existe un dysfonctionnement des marchés de travail ruraux en général lié au déséquilibre entre la demande et l’offre. Par exemple, la faible productivité des activités agricoles et non-agricoles dans le Bassin arachidier explique l’importance de l’exode au départ de cette zone. Face à cette situation, il se pose la question cruciale de savoir comment améliorer le fonctionnement des marchés de travail ruraux en faveur des jeunes?
Message 1 : Faciliter l’accès et le contrôle des ressources productives aux jeunes ruraux
Les jeunes ont des problèmes d’accès et de contrôle des ressources productives (terres, crédit, capital social). Pourtant leur accorder un plus grand accès contribuerait à améliorer la productivité et à accroitre le bien être social. Les politiques publiques pourraient favoriser l’accès et le contrôle des ressources par les jeunes par des efforts ciblés dans trois domaines : i) affecter aux jeunes une proportion déterminée de toutes les nouvelles surfaces aménagées grâce à des règles d’attribution qui leur soient plus favorables; ii) concevoir un conseil agricole spécifique prenant en compte les besoins et préoccupations des jeunes ; iii) contribuer à renforcer le capital social des jeunes en rapport avec les organisations professionnelles agricoles. Par ailleurs, les changements sociaux en cours devraient inciter les organisations paysannes à s’interroger sur la place des jeunes au sein de l’exploitation agricole familiale.
Message 2 : Prendre en charge les besoins d’information sur les marchés ruraux du travail
Les jeunes en milieu rural ne disposent pas d’informations suffisantes sur la productivité des activités économiques et les opportunités existantes en zone irriguée. Pourtant la trajectoire des jeunes quittant le Bassin Arachidier indique que certains d’entre eux tentent d’abord des expériences à Dakar dans des activités peu rentables avant de rejoindre les Niayes ou le Delta où ils s’activent comme ouvrier agricole. Rendre la bonne information accessible aux jeunes amoindrirait les coûts de transaction et améliorerait les liens entre zones rurales. L’Etat devrait concevoir des guichets d’information sur les opportunités d’emplois au profit des jeunes ruraux sur la base de supports adaptés en valorisant les réseaux sociaux informels basés sur la confiance et la réputation. Une cartographie de ces réseaux sociaux constituerait un premier pas dans la bonne direction.
Message 3 : Renforcer les capacités des jeunes et faciliter le transfert d’expériences
Les jeunes en situation de migrants acquièrent des connaissances et des expériences qu’ils ont envie de réinvestir dans leur milieu d’origine. Souvent leur souhait est d’être accompagné par un appui financier. Pourtant il faudrait davantage pour assurer le succès de la reconversion car les conditions du milieu d’origine sont souvent assez différentes de la zone où le migrant s’est formé sur le tas. Les pouvoirs publics devraient favoriser ces retours par des interventions holistiques créant les conditions de répliquer l’environnement du milieu d’accueil (maitrise d’eau, financement, capital social…). Une formation ciblée des jeunes ruraux non migrants serait aussi bénéfique car non seulement elle contribuerait à augmenter la productivité de cette catégorie de jeunes mais aussi elle préparerait à la mobilité.
Message 4 : S’occuper de la rémunération des aides familiaux
L’exploitation agricole familiale est de plus en plus confrontée au problème de rémunération des aides familiaux. L’évolution des préférences des jeunes remet en cause les équilibres au sein des exploitations agricoles familiales fondés jadis sur une solidarité intergénérationnelle. Les stratégies de la famille et les formes de rémunération proposées sont souvent en déphasage avec l’évolution présente des modes de consommation des jeunes. Aujourd’hui, il existe une énorme masse d’aides familiaux purs à côté des aides familiaux multi-actifs exerçant une activité en dehors de la sphère familiale. Mais l’intensité de la participation a tendance à s’éroder. Dans la pêche, le problème ne se pose point car les membres de la famille sont rémunérés individuellement sur les résultats de l’activité. Dans l’agriculture, les organisations paysannes doivent trouver une solution à ce problème, sinon sans rémunération, il existe un risque réel que les jeunes se détournent des activités agricoles familiales.
ENGLISH
Context
In Sub-Saharan Africa, the labor force will increase until at least 2050. In the next 15 years (2015-2025), the African labor force will expand to 17 million, including 11 million coming from rural areas. These large cohorts of young people ready to enter the labor market could be a major trigger of economic growth. But they also raise important questions about employment and the sectors that can absorb the youth (IPAR, 2010)…
On the other hand, despite the prominence of agriculture in the economy of Sub-Saharan African countries and its expected contribution in food security, the creation of jobs for the youth and the eradication of poverty, the situation of rural populations has not really improved. Rural exodus is increasing and the countryside is emptying. Farms are constantly degrading and are progressively becoming nothing more than units for young people who left to cities looking for revenues to subsist to the needs of their family who stayed in the village.
The young migrants who arrive in town focus their activities in the informal sector, especially small businesses. In the streets and highways of large West African metropolises, hawkers (mainly young migrants) sell various items (clothing, kitchen utensil, biscuits, juice, coffee, groundnuts and other food products). With the emergence of mobile phone since a few years, the selling of telephone cards is highly ranked in the activities of street sellers.
Although this commerce which concerns mainly young men, an important number of young migrant women work as cleaning ladies. Unfortunately, beyond simple assumptions, an analysis of the situation, of the literature and of the existing data shows that these activities constitute more of a poverty trap than a real set of activities that could allow the youth to fully exploit their working potential.
Along this flow of migrants who move from villages to cities, there is another flow of people from rainfed production areas towards developed and irrigated areas, especially during the dry season. But, unlike young migrants in cities who engage mostly in commercial activities, those from irrigated areas focus on agriculture and enter into salary-based or metayage-based contracts with local producers…
The project “Employment of Youth and Migration in West Africa” (EJMAO) aims to explore the set of policies that could overcome the employment challenges faced by west-african societies. In order to do this, the research will try to improve the understanding of the problems that young people encounter in rural areas and to analyze the migration models and the urban activities that the youth engages with in cities.
A young population facing under-employment
In Senegal, just like in most Sub-Saharan African countries, there are almost 269,000 young people entering the labor market every year, with 57% of them living in rural areas (IPAR, 2010). The question of youth employment, especially in rural areas, is a cause of major concern…
Senegal is characterized by a large share of the population of working age. The results of the EJMAO survey (2013) confirm this impression. Indeed, the youth represents 49.2% of the total working population. This proportion is roughly the same in the three different areas of study…
An analysis of the situation of this population regarding employment shows us that 67% of the youth have a job, 22.34% are economically inactive and a very small share (0.15%) are unemployed. 51% of the active youth are men and 48% are women.
In light of these statistics, it seems that the young Senegalese in rural areas are less confronted to the issue of unemployment. However, behind the statistics of youth employment, there is something called “disguised unemployment (sic)” that appears in young people’s perceptions of the concepts of unemployed, underemployed and inactive used interchangeably. In reality, young women and young men are more confronted to the severity of underemployment and inactivity (although the line separating the two is quite tenuous). This situation is in partly dependent on the supply and demand of the labor market.
The determinants of migration
The search for extra revenues and a better job are triggering elements of migration. Quantitative results have shown that 53% of migrants, men and women combined, migrated to look for extra revenues, but also to get a better job (43%). However, in terms of gender, it is important to note that in urban areas, 98.5% of women put forward three main reasons behind their migration: to cover education tuition fees, to meet their own needs and to assist their family (children, husband and parents).
In arrival rural areas, looking for a job remains the main motive behind migration, with 92% of men and 8% of women in Niayes and 74.5% of men and 25.5% of women in the Delta. And the off-season is considered as an appropriate moment for migration with a rate of 77% of migrants entering the labor market in arrival zones.
More specifically, rural-urban migration is explained by the fact that salary rates in urban areas are generally higher than agricultural revenues or salaries in rural areas (Mazoyer and Roudart, 1998). Agricultural revenues are less attractive than urban salaries (Flatten, 2002).
Just like rural exodus, intra-rural migration allows households to diversify their source of revenues, to equalize productive agricultural investments through the transition from a line of production to another (subsistence crops to cash crops for example). It is also a risks diversification strategy adopted by households (Lucas, 1997).
Conclusions and implication for public policies
The study conducted with 1,500 households and the group and the individual interviews undertaken in three (3) rural zones (Bassin Arachidier, Niayes and Delta) and in Dakar has allowed us to make sense of rural labor markets and to identify profiles of young migrants, before suggesting a set of recommendations for decision-makers, farmer’s organizations, civil society but also lessors.
The results of the study on the characteristics of the rural labor market are presented in terms of offer (demography, instruction level, access to land) and demand (system of production, investment volumes and access to market). On the demand side, the workforce focuses in majority in the agricultural sector, especially in the units of agricultural production (UAP) and in the non-agricultural sector.
Rural labor market thus remains dominated by agriculture, which constitutes the “first employer” of the youth and the first source of revenues for households. Despite the importance of agriculture in the rural economy and its contribution for job creation and revenues, young men and women are leaving rural areas to look for a more lucrative job. In reality, the study reveals the precarious situation of young workers in family farms in departure zones, which are characterized by low levels of revenues and few economic opportunities.
The results also reveal that activity rates vary from one agro-ecological area to another and that there exists a dysfunction of rural labor markets cause by a mismatch between supply and demand. For example, the weak productivity of agricultural and non-agricultural activities in the Bassin Arachidier explains the reasons behind the exodus taking place in this area. In this context, the crucial issue is to know how to improve the functioning of rural labor markets in favor of the youth.
Message 1: Facilitate the access and the control of productive resources for the rural youth
Young people face issues of access and control of productive resources (land, credit, social capital). But to grant greater access could contribute to the improvement of productivity and the increase of social well-being. Public policies could favor the access and the control of resources by young people through targeted efforts in three areas: i) affect to the youth a defined proportion of all new developed surfaced areas through allocation rules that would be favorable to them; ii) design a specific agricultural council taking into account the needs and concerns of the youth; iii) contribute to the reinforcement of social capital of young people in relation to professional agricultural organizations. Furthermore, current social changes should encourage farmers’ organizations to question the role of the youth within their family farms.
Message 2: Take responsibility of the information needs regarding rural labor markets
The youth in rural areas do not have sufficient information on the productivity of economic activities and existing opportunities in irrigated areas. Yet the trajectory of young people leaving the Bassin Arachidier indicates that some of them first try experiences in Dakar in unprofitable activities before heading to the Niayes and the Delta where they work as agricultural laborers. Make the right information available to the youth would lower transaction costs and improve the links in rural areas. The State should set up information desks on the employment opportunities available to the rural youth based on adapted sources and using informal social networks based on confidence and reputation. Mapping these social networks would be a first step in the right direction.
Message 3: Reinforce the capacities of the youth and facilitate the exchange of experiences
Young migrants gain knowledge and experiences that they want to reinvest in their place of origin. Often, their wish comes with financial support. However, more needs to be done to guarantee the reconversion because the conditions in their place of origin are often fairly different from the zone where the migrant moved. Public authorities should encourage these returns through holistic interventions by creating the conditions to replicate the migration destination (water control, financing, social capital…). A targeted training for the non-migrant rural youth would also be beneficial as it would help increase the productivity of the youth and would also get them ready for mobility.
Message 4: Focus on the remuneration of caregivers
The exploitation of family farms is increasingly confronted to the issue of remuneration of caregivers. The evolution of the preferences of young people calls into question the balances within family farms previously based on inter-generational solidarity. Familial strategies and suggested forms of remuneration are often disconnected from the reality of current consumption models of the youth. Today, there are a huge number of full-time caregivers next to multi-active caregivers who also engage in activities outside the familial sphere. But the intensity of participation tends to lessen. In fishing, this is not an issue because family members are paid individually depending on activity results. In agriculture, farmers’ organizations have to find a solution to this problem because without remuneration, there is a real risk that the youth will shift away from family agriculture.
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