Why did Botswana end up with Good Institutions: The Role of Culture and
Colonial Rule
Valentin Seidler, 2010.
Institute for Economic and Social History, Vienna University for Economics and Business
http://extranet.isnie.org/uploads/isnie2010/seidler.pdf
FRANÇAIS
Le kgotla est le lieu par excellence où les autorités traditionnelles et les responsables gouvernementaux tiennent des audiences coutumières. Les acteurs politiques (les ministres, notamment) utilisent également le kgotla comme un forum de consultation avec les citoyens afin de les tenir informés sur les nouvelles législations.
Aujourd’hui, le kgotla est considéré comme l’un des premiers piliers du système démocratique au Botswana, ce qui peut paraître légèrement flatteur; d’autant plus que le kgotla était initialement un forum pour obtenir un consensus, mais pas nécessairement une institution démocratique au sens que l’on donne aujourd’hui à ce terme.
Cependant, il suffit de lire n’importe quel journal au Botswana pour se rendre compte de l’importance du kgotla dans le paysage politique moderne du pays (Botswana Gazette 2010). Dans ses premières campagnes électorales, le BDP a fait un usage massif du kgotla.
Les consultations communautaires permettaient au BDP d’être informé des besoins des populations en termes de santé, d’éducation et de meilleur accès aux marchés. Le gouvernement BDP n’a ensuite eu qu’à répondre à ces préoccupations, ce qui leur a permis de rester au pouvoir (Lewis 2006, p. 14-15).
Des recherches menées en 1979 dans les zones rurales et les villages ont montré que la confiance dans l’efficacité du kgotla était plus élevée qu’à l’égard de tout autre organe gouvernemental (par exemple, le conseil en charge des questions foncières ou encore le conseil de district) et que les citoyens assistaient assidûment aux kgotlas.
En particulier, la population rurale peu instruite avait une compréhension limitée du gouvernement et des appareils de l’Etat du Botswana (Picard, 1985, p. 66-68). Le rôle du kgotla est un bon exemple des deux hypothèses de départ de cet article.
Tout d’abord, les institutions informelles ont plus d’influence que les institutions formelles dans la régulation de la vie sociale (Williamson, 2000, p. 596-598). À la lumière des recherches menées en 1979, la persistance des institutions informelles semble être inversement proportionnelle aux niveaux d’éducation et de l’urbanisation.
Deuxièmement, l’exemple du kgotla montre que l’intégration d’institutions informelles dans le cadre institutionnel d’un Etat moderne accroît la légitimité politique et permet l’efficacité générale des institutions formelles. ll faut par conséquent mener plus de recherches sur les institutions informelles et leur éventuelle influence sur la croissance économique à long terme.
ENGLISH
The kgotla remains the place where chiefs and governmental officials hold customary court. Politicians (e.g. cabinet ministers) also use the kgotla as a forum to consult with the citizens and inform them about new legislation. Today, the kgotla is considered one of the earliest pillars of Botswana’s democracy, which may be flattering. As has been shown, the kgotla was a forum to seek consensus, but not necessarily a democratic institution in today’s sense.
However, the political importance of the kgotla in modern Botswana politics is seen by anyone who reads a Botswana newspaper (Botswana Gazette 2010). In its early election campaigns, the BDP used the kgotlas extensively.
Feedback from community meetings reported the people’s needs for health services, education and better access to markets. The BDP government responded thereby remaining in power (Lewis 2006, p. 14-15).
Research conducted in 1979 in rural areas and villages showed that trust in the effectiveness of the kgotla was higher than in any new established governmental body (e.g. the land board or district council) and that kgotlas were still frequently attended.
In particular, the less educated rural population education had little understanding of the meaning of national government and of the nation state, Botswana (Picard 1985, p. 66-68). The role of the kgotla is a good example of the two assumptions that this article holds.
Firstly, informal institutions outrank existing formal institutions in their influence in regulating social life (Williamson 2000, p. 596-598). In the light of research conducted in 1979, the persistence of informal institutions seems to be linked negatively to levels of education and urbanisation.
Secondly, the kgotla example shows that integrating compatible informal institutions within the institutional framework of a modern state increases political legitimacy and raises the overall effectiveness of formal institutions. There is probably more research needed on informal institutions and how they influence long-term economic growth.
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